Chaque dimanche, le‘équipe de Nouvelles vous invite à lire (ou relire) dans sa newsletter Miroir l’un des reportages les plus marquants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez ainsi replonger au cœur de certaines problématiques du passé, avec la perspective d’aujourd’hui.
Au cours des derniers jours, nous vous avons présenté une série de reportages de notre collaborateur Fabrice de Pierrebourg, qui a parcouru Beyrouth et le sud du Liban avant et après le cessez-le-feu convenu le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah libanais. Fabrice a notamment été témoin du déluge de tirs que l’armée israélienne a infligé à Beyrouth et sa banlieue sud dans les heures précédant l’accord entre l’organisation terroriste et Tsahal. Puis, une fois que toutes les armes se sont tues – ou presque, car des tirs de roquettes et des bombardements sporadiques se sont fait entendre – il a profité d’un calme relatif pour aller à la rencontre des Libanais. Ceux qui ont dû fuir les bombes et qui ont pu regagner leurs quartiers et villages, notamment dans la zone de conflit proche de la frontière avec l’Etat hébreu. Au moins, ce qu’il en reste, la destruction est si effrayante.
Leur réaction peut paraître inattendue à nous, Québécois, mais l’envahisseur est en partie excusé par les habitants de la région. En effet, plusieurs Sud-Libanais rencontrés par Fabrice ont ouvertement exprimé leur exaspération face au Hezbollah, dont les membres revendiquent une victoire imaginaire.
Ce qui est désolant, c’est de se rendre compte qu’il y a 18 ans, on pouvait lire un rapport quasiment identique. Les gens ne sont pas les mêmes. Les lieux visités sont différents. Mais l’ambiance est la même. Publié en septembre 2006, « Au cœur de l’enfer », signé de la Québéco-Libanaise Katia Jarjoura (votre Rétro cette semaine), témoigne d’une même société écœurée, divisée (pour ne pas dire fragmentée) et meurtrie, prise à partie. piège de ce conflit insoluble, entre le mouvement chiite soutenu par l’Iran des ayatollahs et Israël, alors dirigé par le parti d’Ariel Sharon (malade, il avait cédé sa place à Ehud Olmert). “Ce n’est pas notre guerre!” Nous ne l’avons pas choisi : nous subissons la folie destructrice des autres sur notre territoire », raconte aussitôt au journaliste et réalisateur un habitant de la banlieue sud de Beyrouth, déplorant les obus israéliens qui tombent sur sa maison. quartier. “Je me sens déchiré”, a-t-il déclaré. D’un côté, je suis en colère de voir Israël dévaster mon pays ; mais de l’autre, je reproche au Hezbollah de nous avoir entraînés dans un conflit aussi suicidaire. »
Dans le plus récent reportage de Fabrice de Pierrebourg, on entend l’écho de ce cri du cœur. « Il y a des gens qui passent devant notre maison en criant : « Victoire ! Mais qu’avons-nous gagné exactement ? Ma vie entière est ruinée. J’ai perdu ma maison, mon argent et les bureaux de mon entreprise», confie un citoyen dont la vie a basculé le 23 septembre vers 11 heures du matin, lorsque l’armée de l’air israélienne a largué des bombes sur sa petite ville. .
Afin de mieux comprendre à quoi font face les Libanais, avec qui les Québécois entretiennent une relation qui va bien au-delà de leur simple amitié francophile, je vous invite à lire ce reportage poignant de Katia Jarjoura publié le 1euh Septembre 2008. Bonne lecture.
Éric Grenier, rédacteur en chef
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