Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00.
Des médicaments qui réduisent l’intensité des douleurs arthrosiques, rétablissent la fertilité, traitent les addictions, réduisent les risques de cancer, de crise cardiaque et de démence, en plus de vous aider à perdre du poids et à réguler le diabète, vous voulez ? Avouez que c’est un rêve, et qu’il existe, si l’on en croit les innombrables études publiées cette année au sujet du sémaglutide ou d’autres molécules de la famille des agonistes des récepteurs GLP-1, plus connus sous leurs marques Ozempic, Wegovy ou Mounjaro. .
Mais il faut prendre tout cela avec un énorme grain de sel.
Ces études, largement financées par les industriels, attirent l’attention de nombreux commentateurs – comme des journalistes ou des chroniqueurs médicaux. Cependant, de nombreux détails cruciaux ont tendance à passer inaperçus.
Un premier élément échappe facilement à l’attention : la plupart des bénéfices sont observés chez les personnes souffrant d’obésité, parfois très importants. Cela peut paraître évident, mais encore faut-il le dire clairement ! Par exemple, dans cette étude faisant état d’un effet sur la douleur arthrosique qui a été largement commentée, il faut rentrer dans la méthodologie pour voir que les participants avaient en moyenne un indice de masse corporelle supérieur à 40, soit au-delà du seuil d’effet morbide. l’obésité (pour illustrer, pour une personne mesurant 5’7″, cela donne un poids de plus de 250 livres). Certes, cela peut être une bonne nouvelle pour les personnes concernées, mais rien n’indique que si vous êtes plus mince que cela, prendre Ozempic soulagera vos douleurs arthrosiques !
Parmi ces études, beaucoup ne rapportent que des associations entre la prise du médicament et le bénéfice décrit, sans éliminer les facteurs de confusion tels qu’une activité physique accrue. Cependant, cela est généralement recommandé aux personnes prenant ces traitements et peut rapidement améliorer la santé ! D’autres études sont réalisées sur un petit nombre de personnes, ce qui les rend peu significatives, ou couvrent une période courte. Beaucoup montrent des bénéfices, mais sans les comparer à ceux de la chirurgie bariatrique ou aux médicaments déjà utilisés pour prévenir certains problèmes de santé, comme les statines, ni du point de vue de leur efficacité, ni en tenant compte de leurs effets secondaires (et encore moins de leurs effets). coût). En fin de compte, dans bon nombre de ces études, rien ne prouve que ces nouveaux médicaments constituent la meilleure solution.
Le diable est dans les détails, on ne le dira jamais assez. Récemment, par exemple, des chercheurs ont rapporté que ces nouveaux médicaments pourraient jouer un rôle important dans l’amélioration de la fertilité des femmes souffrant d’obésité. La voie est prometteuse, car le surpoids est un facteur de risque majeur d’infertilité. Sauf que pour l’instant, il est conseillé d’arrêter de prendre ces médicaments au moins deux mois avant d’essayer de tomber enceinte. Les femmes ont donc de fortes chances, durant cette période cruciale de leur vie, de retrouver le poids perdu. Est-ce vraiment une bonne stratégie ? Prudence…
Soyons d’accord : ces médicaments puissants ont certainement un rôle à jouer dans le traitement de l’obésité. Mais il faut se donner le temps de bien comprendre dans quelles situations ils sont vraiment avantageux, sans sauter des étapes ni céder aux vendeurs de miracles. Mai 2025 nous permettra d’y voir un peu plus clair leurs réels bénéfices.
La bonne nouvelle
Insuline sans aiguille
Un tout premier injecteur d’insuline sans aiguille a été approuvé au Canada pour les personnes âgées de six ans et plus. Cet appareil baptisé Insujet envoie directement un jet d’insuline sous pression à travers la peau, par un orifice bien plus fin que le diamètre des aiguilles normalement utilisées. Il pourrait séduire les diabétiques ayant peur des aiguilles – une phobie qui touche environ 10 % de la population. Ce nouvel injecteur ne fait ni plus ni moins mal que ceux avec une aiguille et est considéré comme tout aussi sûr et efficace. L’insuline est nécessaire au traitement du diabète de type 1, mais également du diabète de type 2 lorsque les médicaments oraux et les changements de mode de vie ne suffisent pas à normaliser la glycémie.
Les données
1 sur 20
Il s’agit de la proportion de Canadiens qui n’obtiennent pas tous les médicaments qui leur sont prescrits, en raison de leur coût, selon une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne. Les chercheurs ont utilisé les données des éditions 2015 à 2020 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada pour mieux comprendre le non-respect des traitements pour des raisons financières. Cela inclut sauter des doses, ne pas obtenir d’ordonnance ou interrompre un traitement. Les résultats montrent d’énormes disparités. La non-conformité pour cause de coût est observée 44 % plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Elle est également neuf fois plus fréquente chez les 18-34 ans que chez les plus de 75 ans, tranche d’âge la moins touchée par ce phénomène. En outre, les personnes de couleur, les personnes non hétérosexuelles, les personnes souffrant de maladies chroniques ou celles dont les revenus sont inférieurs à 40 000 dollars sont touchées de manière disproportionnée.
Cette situation est la moins courante au Québec, en raison des politiques de couverture des médicaments du gouvernement et des assureurs, et au Nouveau-Brunswick, où elle est la plus courante.
Si cet article vous a plu, pourquoi ne pas vous abonner à notre newsletter santé ? Vous lirez en premier, chaque mardi, les explications toujours claires, détaillées et rigoureuses de notre équipe de journalistes et professionnels de santé. Entrez simplement votre adresse e-mail ci-dessous. 👇