L’utilisation du lévonorgestrel n’est pas associée à un risque accru de méningiome intracrânien. En revanche, une très légère augmentation du risque a été identifiée chez les femmes de plus de 45 ans, lors d’une utilisation prolongée et continue de contraceptifs à base de désogestrel seul dosé à 75 µg.
L’utilisation prolongée de pilules contraceptives contenant du désogestrel présente un risque de méningiome chez les femmes de plus de 45 ans, toutefois “très faible” par rapport aux autres progestatifs, selon une étude du groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare présentée ce jeudi 19 décembre.
Cette étude montre “une très faible augmentation du risque pour la contraception à base de désogestrel seul, lors d’une utilisation prolongée et continue chez les femmes de plus de 45 ans”, selon un communiqué publié par plusieurs institutions de santé.
“Ce risque augmente avec la durée d’utilisation : il apparaît à partir de 5 ans d’utilisation et est multiplié par 2 au-delà de 7 ans d’exposition”, précisent l’Agence nationale de sécurité du médicament, Epi-Phare et la Cnam.
Ces progestatifs sont commercialisés sous les dénominations Optimizette, Cérazette, Antigone, Lactinette, Elfasette, Clareal, Desopop et en versions génériques.
Le risque est jugé « très faible »
Pour 67 000 femmes utilisant du désogestrel quelle que soit la durée d’exposition, l’étude a observé un cas de méningiome opéré et “un cas pour 17 000 femmes exposées pendant plus de 5 ans”.
Le risque est jugé “très faible” par rapport à celui observé pour six progestatifs déjà connus pour être à risque de méningiome (Androcur, Lutéran, Lutényl, Colprone, Depo Provera et Surgistone qui n’est plus commercialisé en France).
Concrètement, il est par exemple « 100 fois inférieur » au risque lié à avoir pris du Luteran pendant plus de 5 ans, a souligné Alain Weill, directeur adjoint d’Epi-Phare.
Aucun risque de méningiome n’a été observé lorsque le désogestrel était utilisé pendant moins d’un an, sauf lors de l’utilisation antérieure d’autres progestatifs à risque. Et si vous arrêtez pendant plus d’un an, le risque accru de méningiome disparaît.
Aucune augmentation du risque avec le lévonorgestrel
Plus rassurant encore, l’utilisation du lévonorgestrel, seul ou associé à l’éthinylestradiol, “n’est pas associée à un risque accru de méningiome intracrânien, quelle que soit la durée d’exposition”, ajoute l’étude.
Cette étude est la première au niveau national à évaluer le risque de méningiome associé à la prise de contraceptifs oraux contenant du désogestrel et du lévonorgestrel, largement utilisés en France avec plus de 3,6 millions de femmes concernées en janvier 2022.
Au total, 8 391 femmes opérées d’un méningiome intracrânien entre 2020 et 2023 en France ont été incluses dans l’étude.
En attendant d’annoncer, début 2025, des mesures pour réduire le risque de méningiome lié à l’utilisation du désogestrel, l’ANSM rappelle que “le désogestrel n’est pas un traitement hormonal de la ménopause” et “qu’après la ménopause, la contraception ne doit plus être prescrite”.