jeC’était mardi 23 juillet. L’équipe de France de natation a quitté Vichy en voiture après son dernier stage d’entraînement, direction Paris pour élire domicile au Village olympique. A l’heure du déjeuner, la trentaine de nageurs et leurs entraîneurs se sont retrouvés dans un restaurant de Saint-Satur, en bord de Loire, autour d’un menu composé de jambon de Sancerre et de lentilles vertes du Berry. Un peu perplexes, les clients du restaurant n’avaient d’yeux que pour le champion olympique Florent Manaudou et Philippe Lucas, l’ancien entraîneur de sa sœur Laure. Léon Marchand ne le savait pas encore, mais il vivait ses dernières heures d’anonymat.
Cinq jours plus tard, le public de la Paris La Défense Arena tombe sous le charme du Toulousain, dont les yeux sont bleus comme la piscine et qui fait presque ressembler ses adversaires à des nageurs du dimanche. Sur le 400 mètres 4 nages, les 15 000 spectateurs chanceux présents dans les tribunes scandaient « Léon, Léon ! alors que le futur héros des Jeux était encore dans la salle d’appel, il a alors hurlé “Allez!” (“Allez!”) en guise d’encouragement chaque fois qu’il sortait la tête hors de l’eau en brasse. L’histoire ne faisait que commencer.
Il vous reste 69,68% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.