Juste au moment où l’on croyait que la réserve des scrutins fédéraux pour 2024 était à sec et que cette dernière et courte semaine de session parlementaire à Ottawa se conclurait dans l’esprit des fêtes, l’explosion de Freeland a fait exploser le calendrier de l’avent parlementaire. À tel point qu’Abacus Data, qui venait de publier dimanche un sondage, est revenu sur le terrain pour prendre le pouls de l’électorat canadien suite à ce séisme libéral.
Si les nouveaux chiffres nationaux d’Abacus ne sortent pas de la marge d’erreur, ils restent néanmoins alignés sur les tendances observées ces derniers mois : le Parti libéral, s’il n’inverse pas le courant d’ici les prochaines élections, se dirige vers une situation historique. défaite. Et Justin Trudeau, vers la fin d’une misérable carrière politique (à moins qu’il ne démissionne d’ici la fin de la lecture de cette chronique).
Voyons les deux tendances implacables qui se dessinent.
Un écart jamais vu auparavant
Ainsi, la nomination de Dominic LeBlanc aux Finances et l’annonce d’un déficit historique de 60 milliards de dollars n’ont guère profité à Justin Trudeau.
Selon ce sondage d’urgence Abacus faisant suite à la démission de Chrystia Freeland, les conservateurs de Pierre Poilievre ont le soutien de 45 % des sondés, un nouveau sommet pour le parti dans les sondages pour cette Chambre.
Le soutien au Parti libéral du Canada (PLC) s’érode encore davantage et tombe à 20 %. Cet écart de 25 points entre les deux principaux groupes est le plus grand écart mesuré par les instituts dont les enquêtes sont réalisées par panel Internet. Quant au Nouveau Parti démocratique (NPD), il ne profite toujours pas des revers libéraux et n’obtient que 18 % dans ce sondage.
Les divisions régionales sont tout simplement dévastatrices pour les libéraux. Au Québec, Abacus place le Bloc Québécois (BQ) en tête du peloton avec 39 % de faveur, 12 points d’avance sur les Conservateurs (27 %) et 19 points d’avance sur le PLC.
De tels chiffres, s’ils devaient être transférés aux urnes, élimineraient le PLC du Québec francophone et feraient tomber de nombreuses circonscriptions longtemps considérées comme des bastions libéraux inébranlables dans la région de Montréal et autour de Gatineau.
En Ontario, où le PLC a élu la moitié de son caucus en 2021, les conservateurs restent loin devant avec 44 % de soutien, contre seulement 27 % pour le PLC. Encore une fois, un tel portrait laisserait le PLC avec au plus une quinzaine de députés dans la province (principalement à Ottawa et Toronto) et donnerait les clés du cabinet du premier ministre à l’équipe de Poilievre sans même avoir encore compté les votes. à l’ouest de Winnipeg.
Dans l’Ouest canadien, le PLC est menacé d’extinction. Abacus donne une avance confortable au Parti conservateur du Canada (PCC) devant le NPD et place le PLC à la troisième place dans les Prairies, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Justin Trudeau pointé du doigt
Ces tendances suggèrent qu’un retour libéral est tout simplement impossible, du moins avec Justin Trudeau à la tête du parti.
À la question « Croyez-vous que Justin Trudeau devrait rester en fonction ou démissionner de son poste de Premier ministre ? “, deux électeurs sur trois sont d’avis que Trudeau doit céder sa place. Cette proportion comprend 90 % des électeurs conservateurs et 60 % des néo-démocrates.
Parmi les électeurs libéraux (ou du moins ce qui reste de la base libérale), seulement 56 % ont répondu que Justin Trudeau devrait rester au pouvoir.
À l’échelle nationale, seulement 19 % estiment que Justin Trudeau devrait tenir le coup, une proportion similaire au soutien actuel de son parti. Cela ressemble à l’humeur de l’électorat à la veille des élections de 2011, lorsque le Parti libéral était dirigé par l’universitaire Michael Ignatieff. Le PLC n’a remporté que 34 circonscriptions d’un océan à l’autre, terminant loin derrière les conservateurs de Stephen Harper (qui avaient obtenu la majorité à la Chambre des communes) et les néo-démocrates de Jack Layton (qui avaient formé l’opposition officielle).
À la suite de ces élections, plusieurs analystes ont commencé à écrire et à chanter des éloges funèbres pour le Parti libéral du Canada. Si la tendance se poursuit, lors des élections fédérales de 2025, il faudra peut-être dépoussiérer certaines de ces analyses, car l’histoire semble vouloir se répéter…
Cela sera donc à poursuivre en 2025 !