Camille Fourmont ne sait pas trop dans quelle case elle rentre : “Je ne suis ni chef, ni sommelier, ni fromager, ni décorateur.” Pourtant, depuis 2012, cette grande femme de 41 ans, tatouée et toujours souriante, a ouvert des restaurants qui laissent penser qu’elle est un peu de tout. Tout d’abord, La Buvette, bar à vins de restauration rue Saint-Maur (11eème arrondissement ), apprécié des Parisiens et des touristes. Alors, Bébé Amourun burger bar made in France à la déco ultra pop avec néons et formica rouge vif, un peu plus loin dans la rue. Enfin, il y a Olga, à mi-chemin entre fromagerie, sandwicherie et caviste, située près de la gare de Lyon dans un quartier plus connu pour ses valises à roulettes que pour ses palais raffinés.
Le parcours de ce restaurateur atypique remonte aux bords de la Loire, là où Fourmont a grandi. “Ma mère était une grande cuisinière et faisait de chaque repas un véritable moment de convivialité. Elle m’a inculqué le goût de la bonne chère. De mon père, professeur aux Beaux-Arts, j’ai dû hériter de mon goût pour le beau. “. Arrivée à Paris, la jeune orléanaise, dans le centre de la France, prend très au sérieux ses études de langues orientales.
Pour gagner un peu d’argent, elle enchaîne quelques postes de serveuse au Café Noir, un bistro de la rue Saint-Blaise au 20ème arrondissement. “Le premier jour a été un désastre total. Christophe Lebègue, le propriétaire, m’a pris à part en fin de service et m’a dit : ‘Tu as tout fait à l’envers aujourd’hui. Mets les choses dans le bon ordre, et tout ira bien.'” La novice a pris confiance en elle et s’est tellement sentie chez elle dans ce restaurant de quartier qu’elle s’est finalement retrouvée « moins excitée à l’idée d’aller en cours à la Sorbonne » que d’aller travailler.
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