Chaque dimanche, L‘équipe Nouvelles vous invite à lire (ou à relire) dans sa newsletter Miroir L’un des rapports les plus frappants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez revenir au cœur de certains défis du passé, avec l’apparence de maintenant.
Mardi, journaliste Valérie Borde, chef de la Science and Health Office en Nouvellesa signé son dernier texte dans nos pages, après plus de 1 000 rapports et chroniques posés au cours de ses 25 années de collaboration.
Une vingtaine de ses textes ont été couronnés de prix prestigieux, dont la bourse Michener-Deacon en 2017, décerné par l’ancien gouverneur général David Johnston à Rideau Hall, à Ottawa (qui lui a donné l’occasion, pour les premières fois de sa vie, à dire Sur une longue robe – l’affaire l’a marquée!). Ces fonds ont conduit à la publication de “Fraud on the Menu”, une grande enquête qui a révélé l’ampleur du contrefaçon à l’épicerie, de l’huile d’olive soi-disant “extra vierge” au thon qui n’est pas vraiment du thon, via un faux organique.
Son départ laissera un grand vide. Autant dans notre équipe qu’avec nos lecteurs, beaucoup pour apprécier le talent remarquable du vulgarisateur de cet ingénieur chimique qui a finalement préféré les affres de la carrière de scientifique, car elle aimait trop “expliquer les affaires aux autres”, digne fille digne d’un directeur scolaire et d’un professeur de mathématiques secondaires.
Au fil des ans, Valérie Borde nous a emmenés à l’Arctique, à bord d’un navire canadien de la Garde côtière, leAmundsenAfin de nous faire découvrir les tensions soulevées par la conquête de ce territoire plein de ressources naturelles; Au milieu de la jungle colombienne, où les chercheurs tentent de préserver l’avenir du café; Dans la puanteur et la poussière du Rajasthan, une région ultra polluée du nord-ouest de l’Inde, qui essaie néanmoins d’embrasser les énergies propres; Dans nos jardins, 30 cm sous nos pieds, où l’avenir de la planète est en jeu; Et même dans un sous-sol hospitalier peuplé de souris obèses au Missouri, aux États-Unis, afin de démêler les secrets de notre microbiome. Son sens de l’histoire remarquable était de surmonter les sujets les plus difficiles.
Pendant la pandémie, elle a posé plus de 70 textes pour aider les Québécois à faire une tête sur la transmission du virus, les vaccins, l’apparition de nouvelles variantes, le long covide, l’alouette. Un vrai phare dans la nuit. Son célèbre article “Avons-nous été pris avec AstraZeneca?” », Publié en mai 2021, est l’un des textes les plus lus de l’histoire de Nouvelles.
Le rapport primé à plusieurs reprises que nous proposons aujourd’hui nous transporte à Changsha, dans le sud-est de la Chine, où Valérie Borde avait pu observer, en 2015, les efforts époustouflants déployés par le gouvernement de Xi Jinping pour passer l’Empire Au milieu du plus grand émetteur de GES au monde à la plus grande “civilisation écologique”. Une guerre impitoyable avec la pollution qui se poursuit, 10 ans plus tard – la Chine est maintenant le champion planétaire de l’énergie solaire, ainsi que le principal fabricant de véhicules électriques sur le monde, grâce à la société BYD. (Valéririe ne se vante pas dans l’article, mais elle a “rencontré” le PDG de BYD, Wang Chuanfu … Elle et sa sœur, qui ont joué des chauffeurs de taxi dans les rapports, sont allés à des cheveux pour frapper le multimillionnaire en démarrant leur voiture!)
Merci, chère Valérie. Que votre travail rayonne, en particulier avec de nouvelles générations de journalistes scientifiques.
Marie-Hélène Proulx, journaliste à Nouvelles