L’agence de santé publique France met en évidence une “activité exceptionnellement élevée chez les enfants” de la grippe saisonnière. Un nombre inhabituel d’hospitalisations pour cette maladie concerne ceux de moins de 15 ans.
Pour certains parents, c’est un très long hiver ponctué de toux, de mines grises et d’une bonne dose de sirop au paracétamol. La grippe est durement frappée cette année, y compris chez les enfants. C’est ce que l’agence de santé publique France (SPF) note dans un bulletin épidémiologique daté de ce mercredi 29 janvier.
Dans cette note informant la circulation des virus saisonniers, l’autorité de santé zoome sur l’activité particulièrement forte de la grippe chez les plus jeunes. Le taux d’incidence, le nombre de cas relatifs à la population mondiale, est “exceptionnellement élevé en moins de cinq ans”, avec plus de 1 500 cas pour 100 000 habitants.
“À l’hôpital, la part des hospitalisations pour le syndrome de la grippe / grippe parmi les hospitalisations toutes les causes était à un niveau d’intensité très élevé chez les enfants et (un niveau) élevé en 15 ans et plus”, explique le SPF.
Un adolescent tué par “pneumonie après une grippe”
Certains de ces cas sont tout sauf inoffensifs. Anne-Laure, mère de deux filles, a déclaré à BFMTV que l’une d’entre elles a subi une infection particulièrement douloureuse. “Elle ne pouvait vraiment pas se lever de son lit pendant au moins deux semaines. Il y avait des pics de fièvre de 40 ° C, une douleur à la gorge, une oreille … nous étions inquiets”, témoigne-t-elle.
Dans le Maine -t-Loire, le virus a même conduit à un drame. À Saumur, dimanche 26 janvier, un adolescent de 12 ans “est décédé d’une pneumonie consécutive à une grippe”, comme l’a expliqué le procureur Alexandra Verron après l’autopsie de la victime.
Un cas entre autres? Sur la base des données préliminaires, la santé publique France précise seulement que deux cents décès ont été signalés depuis le début de l’épidémie, “dont 62 parmi les 65 ou plus”. Au cours de la semaine dernière, 40 enfants de moins de deux ans ont été admis à la réanimation pour une grippe, à laquelle sont ajoutés de 54 ans à 17 à 17 ans.
Une notion de souche du virus et des anticorps
L’observation est donc définitive: les plus jeunes prennent la vague de front. Mais pourquoi? Une partie de la réponse est trouvée dans les spécificités de l’épidémie 2024-2025.
Le terme «grippe» est un abus de langue qui rassemble sous la même étiquette plusieurs souches du virus. Ces jours-ci, nous observons la co-circulation de trois souches virales, A (H1N1), A (H3N2) et B / Victoria. Une situation qualifiée comme «inhabituelle» par les autorités.
Étant donné que toutes les souches ne circulent pas en même temps, certains enfants développent une “mémoire immunitaire” à certains d’entre eux, mais pas à d’autres, comme expliqué à France info Brigitte Virey, le président du pédiatre national Union French (SNPF).
“Certains, parmi les plus jeunes, n’ont jamais été confrontés à un virus de la grippe et n’ont pas d’anticorps”, a déclaré l’expert.
Il y a aussi la question de la vaccination. L’autorité élevée de la santé recommande le vaccin contre la grippe dans “à partir de 6 mois” chez les enfants atteints de comorbidités. “La vaccination contre la grippe saisonnière est également offerte aux enfants de 2 à 17 ans sans maladie chronique”, lit l’organisation de référence.
Cependant, les Français semblent très réticents à vacciner leurs enfants. Selon les derniers chiffres officiels, lors de la saison 2023-2024, le taux de couverture de vaccination pour ceux de moins de 18 ans est à risque de grippe sévère n’était que de 13,9%.
D’une certaine manière, le calendrier pourrait endiguer la vague. Les périodes de cours sont propices aux échanges et aux infections entre les enfants. Ils peuvent ensuite transmettre la maladie à leurs parents à leur tour. Les vacances d’hiver pourraient ainsi offrir une accalmie. Mais le meilleur remède reste l’utilisation des gestes de barrière et de la vaccination.