Les parents se sont opposés aux soins de leur fille, hospitalisés dans le service de réanimation et ont voulu “avoir une période supplémentaire”. Le tribunal administratif a considéré que “aucune approche thérapeutique” n’était plus possible et a décidé en faveur de l’hôpital.
Le tribunal administratif de Nantes a décidé le 22 janvier en faveur de l’hôpital universitaire Angers, autorisant les soins d’un enfant de 5 ans, rapporte que la France 3 paie de la Loire. Les parents de la petite fille avaient saisi la justice, évoquant “une extrême brutalité dans la survenue des événements et le besoin, pour eux, d’avoir une période supplémentaire pour accepter l’inévitable”.
Dans sa décision, le tribunal administratif a déclaré que l’avocat des parents, moi Antoine Béguin, a également invoqué que la décision d’arrêter les soins “ramène une implication sérieuse et manifestement illégale au droit de se conformer à la liberté d’exprimer leurs condamnations religieuses”.
Le juge, dans la procédure sommaire, a conclu que l’état de santé de l’enfant “a atteint un stade de gravité car aucune approche thérapeutique n’est plus possible”, “son état neurologique n’est plus opérationnel et ne peut plus se remettre”. La petite fille souffre également d’une tumeur au cerveau du stade IV et dépend totalement de la ventilation artificielle pour sa survie “.
“Obstination déraisonnable”
Le jeune enfant a été admis à l’hôpital universitaire Angers le 12 novembre 2024 de l’hôpital Le Mans en raison de l’hypertension intracrânienne. Il a été hospitalisé dans une réanimation pédiatrique après la découverte d’une tumeur cérébrale mais “l’intervention a été compliquée par la tumeur et l’hémorragie intraventriculaire”.
Son état de santé a alors continué de se détériorer avec en particulier une perte autonome de respiration. Pour justifier son désir d’arrêter les soins, l’hôpital universitaire Angers a également indiqué que la “tumeur agressive” à partir duquel l’enfant souffre est “impossible à gérer (son) état neurologique donné”.
L’hôpital a souligné une «obstination déraisonnable» de la poursuite des soins. “Il s’agit maintenant d’une question d’accorder une fin de vie digne de l’enfant”, m’a plaidé Laure Jacquez Dubois, représentant le Chu des Angers et un pratiquant de l’hôpital, chef de service au même établissement. Une conclusion suivie de la cour administrative.
Selon leur avocat, les parents “soutiennent qu’ils ne perçoivent pas les signes de souffrance” de leur fille. Cependant, le service de réanimation pédiatrique aurait signalé “des signes physiques apparents de souffrance que le corps exprime également par des spasmes musculaires, des pleurs, de la déglutition, des mouvements soudains, une fréquence cardiaque accélérée malgré un état de conscience altérée”.
Aucun dommage aux libertés fondamentales
Selon moi Béguin, les parents “ont compris que la mort de leur enfant était inévitable” mais ils “n’ont pas encore accepté sa date limite”, d’où leur demande pour une période supplémentaire avant l’extubation. Selon eux, cette approche “ne correspond pas au processus naturel de la vie”.
“L’extubation de leur enfant entraînerait un très court terme sa mort”, m’a fait valoir Antoine Béguin devant la Cour.
La justice a toutefois considéré que cette décision médicale ne constitue pas un «dommage grave et manifestement illégal aux libertés fondamentales.
La loi du 2 février 2016, connue sous le nom de loi de Claeys-Leonetti, précise que les traitements sont suspendus ou ne sont pas entrepris lorsqu’ils ont seulement un maintien artificiel de la vie et semblent inutiles ou disproportionnés, rappelle le public. Une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience peut être administrée jusqu’à la mort, associée à l’analgésie et à l’arrêt des traitements.