Ce texte rassemble les capsules contenues dans notre newsletter politique, publiée le jeudi à 17h00, vous trouverez un aperçu de quatre points sur les événements politiques de la semaine. Vous pouvez vous abonner ici.
Il est difficile de mesurer la portée des événements qui frappent le Canada depuis le début de la semaine. Mais c’est immense.
Il y a une composante très concrète – une guerre commerciale lancée par Washington avec la fiscalité des tarifs douaniers de 25%. Mais il y a aussi sa signification politique: l’observation brutale que les États-Unis d’Amérique ne sont plus un allié du Canada. Ce partenaire historique – et disproportionnellement puissant – n’est plus un partenaire fiable. Ni rationnel. Ni cohérent.
Dans ce contexte très volatile, la posture canadienne est méritoire: ne négociez pas de réduction des tarifs dans ce secteur ou ce secteur pendant une durée limitée. “Il n’est pas vrai que nous revivons ce psychodrame tous les 30 jours”, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Étant donné que les prix imposés sont injustifiables (le président Trump lui-même a signé l’accord de libre-échange entre les deux pays en 2018, rappelons-nous), il n’est pas nécessaire de négocier autre chose que leur retrait complet. Il y a aussi le fait que l’acceptation de compromis reviendrait à jouer le jeu souhaité par Donald Trump – qui utilise l’intimidation économique et politique (tout le discours sur 51e État …) pour forcer les négociations à l’avantage de Washington.
Pendant longtemps, le gouvernement Trudeau a semblé marcher sur des œufs afin de ne pas offenser le président américain turbulent. Mais cette semaine, le Premier ministre – qui quittera son poste dans quelques jours – a plutôt décidé qu’il était temps d’écraser ces mêmes œufs et de dire franchement des choses: tout cela est “stupide” et les prétextes mentionnés par Washington, en particulier le fentanyl, sont “complètement faux”. Dans ces circonstances, nous comprenons que sa conversation mercredi avec Donald Trump était “colorée”. Mais le ton diplomatique a ses limites d’efficacité, nous l’avons vu depuis mardi (ou depuis vendredi, le président ukrainien dirait après sa visite à la Maison Blanche, mais c’est un autre dossier …).
La figure
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Deux points de pourcentage dans une enquête, il correspond en fait à l’égalité statistique. Mais il y a une valeur de symbole dans le fait que le Parti libéral du Québec est maintenant en avance sur la coalition Avenir Québec (même si ce n’est que deux points, précisément) dans la deuxième rangée d’intentions de vote, selon la première partie de l’enquête Pallas –Nouvelles-QC125 Publié au début de la semaine. Après des années de misère, les libéraux reprennent ainsi un peu de vigueur dans les urnes (la Léger Maison les a déjà placés à égalité avec le CAQ il y a un mois) … et que lorsqu’ils n’ont même pas de leader permanent. Le portrait brossé par Pallas accorde toujours une piste confortable au Parti Québécois (10 points), mais montre également que le PQ avait été que j’avais été que j’avais été que j’avais été que j’avais été que j’avais été.
Le baromêtre
👍 Vers le haut
C’est fou ce qu’un week-end de réflexion – et des poignets médiatiques embarrassants – peuvent faire. Jeudi dernier, François Legault a assuré que nous n’avions pas besoin d’une commission d’enquête publique pour faire la lumière sur le fiasco saaqclic. On lui a certainement promis d’aller au fond des choses, mais pas à travers un véhicule qu’il a dit qu’il s’était associé à des problèmes de corruption. Sauf que d’autres révélations ont été ajoutées, selon laquelle le ministère du Premier ministre (le Conseil exécutif) avait également été informé des difficultés du site numérique avant la mise en service de Saaqclic. Ils ont convaincu le Premier ministre de changer leur approche. La pression n’était plus seulement pour le gouvernement, mais aussi sur le bureau du Premier ministre. Il y aura donc une enquête publique. Et si nous comptons dimanche sur le message publié par François Legault, il couvrira bien ce qu’il y a à couvert, en particulier la question de la responsabilité ministérielle. Le Premier ministre l’a ainsi rappelé à ses ministres: “Lorsqu’il y a des échecs pour le gouvernement, même s’il se trouve dans une entreprise d’État, c’est finalement nous qui sommes responsables envers la population […] De toute évidence, mais que certains semblaient oublier avec le temps.
👎 Déclinant
Il est assez fascinant de voir à quel point Pierre Hairy cherche son air depuis le début de l’année. Le chef conservateur, qui savait galvaniser la foule d’un océan à un autre il y a quelques mois si bien, semble perdu dans ce nouvel accord politique, où le dossier canadien-américain domine tout. Mardi, sa réaction à la fiscalité des tarifs des douanes par l’administration Trump était comme sa façon de faire de la politique: très partisane. Bien sûr, il a dénoncé la décision américaine et a promis que le Canada allait se défendre. Mais il ne pouvait s’empêcher, dans une situation après tout solennelle – l’opposition officielle qui réagit au déclenchement d’une guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis – pour attaquer le gouvernement en place et promouvoir ses politiques: vous devez réduire les impôts! Construisez des pipelines et abrogez la loi C-69! Mettez fin au crime! Le tout d’une manière assez désincarnée, ce qui n’était pas à la hauteur.