L’Agence nationale des aliments, de la sécurité de la santé environnementale et du travail (ANSE) alerte ce lundi 24 mars sur des aliments à base de soja qui contiennent trop d’isoflavones, des substances végétales proches des hormones féminines avec des effets potentiellement nocifs pour la santé, en particulier sur le système reproducteur.
Une alerte et une recommandation pour la restauration collective. Les aliments à base de soja – desserts, des yaourts, du lait, des steaks végétaux, du tofu et surtout des biscuits de l’apéritif – contiennent trop d’isoflavones, des substances végétales proches des hormones féminines avec des effets potentiellement nocifs pour la santé, alertes ANSE, qui recommande de ne pas les utiliser dans la restauration collective.
L’agence de santé invite également les “acteurs agrifoods à examiner les techniques de production et de traitement du soja”, afin de réduire le contenu des isoflavones de leurs produits, dans une opinion publiée ce lundi 24 mars, demandée par les ministères de l’alimentation et de la santé.
Les isoflavones sont des phytoestrogènes, des substances végétales proches des hormones femelles (œstrogènes) présents dans des légumineuses, des légumes et principalement du soja. Ils “peuvent interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique, et conduisent donc à des effets indésirables pour le système reproducteur”, explique au dopter aymère AFP, chef de l’unité d’évaluation des risques lié à la nutrition aux ANSE.
“Le soja est la principale source d’isoflavones, ANSES recommande de ne pas servir de nourriture à base de soja dans la restauration collective pour éviter la surconsommation”, des crèches aux écoles, aux collèges, aux lycées, aux restaurants d’affaires, aux ehpad, aux hôpitaux et aux cliniques, donc pour “toutes les catégories d’âge”.
“Il ne s’agit pas de jeter de la stigmatisation sur le soja comme nourriture, mais plutôt des contenus d’isoflavones que les produits de soja contiennent actuellement”, a déclaré Aymeric Dopter. “En attendant d’avoir des sojas moins riches en isoflavones, vous devez élever le pied sur la consommation de ces produits”, résume-t-il.
Les seuils toxicologiques dépassaient souvent
ANSES a d’abord défini pour la première fois, grâce aux connaissances scientifiques disponibles, aux seuils toxicologiques en dessous duquel il n’y a presque aucun risque de santé (“Valeurs toxicologiques de référence”): elles représentent 0,02 mg par kg de poids corporel et par jour pour la population générale et 0,01 mg / kg pour l’âge des femmes enceintes et les procureurs ainsi que les prépubères.
Elle a ensuite comparé ces valeurs aux niveaux d’exposition alimentaire de la population et a noté un “risque de dépasser” pour les consommateurs d’aliments à base de soja. Ces seuils sont ainsi dépassés par 76% des enfants âgés de 3 à 5 ans consommant des aliments de soja, 53% des filles âgées de 11 à 17 ans, 47% des hommes âgés de 18 ans et des femmes âgées de 18 à 50 ans.
Par conséquent, l’agence conseille de «diversifier les aliments d’origine végétale, sachant que des impulsions autres que le soja sont beaucoup moins riches en isoflavones».
Contenu des isoflavones qui peuvent être réduits
Il est également destiné aux fabricants d’agrovise: si le contenu des isoflavones dépend de la variété du soja, des conditions de culture et du degré de maturité de la plante, il est possible de les réduire en utilisant certaines techniques agronomiques et des processus de fabrication.
Ainsi, le contenu des isoflavones peut varier de double à double d’un dessert de soja à l’autre, et il y en a 100 fois plus dans les cookies de l’apéritif basés sur le soja que dans la sauce de soja. En effet, ces derniers “sont fabriqués avec des graines de soja grillées, qui concentreront les isoflavones, tandis qu’une fois la bouillie, la graine les perdra en partie”, explique Perrine Nadaud, assistant de Dopter aymeric.
“Dans la préparation des produits de soja, que ce soit par lavage, trempage, toute une série d’opérations, les techniques traditionnelles en Asie permettent de réduire le contenu de ces isoflavones”, ajoute-t-elle, ainsi que en amont, “la sélection des variétés, l’emplacement, le degré de maturation de la graine”.
Les ANSE partageront désormais ses valeurs toxicologiques de référence avec ses homologues européens. Son opinion contribuera à la révision du décret relatif à la qualité nutritionnelle des repas dans la restauration scolaire – le texte en vigueur, datant de 2011, à mettre à jour.