Trois ans après le scandale des mauvais traitements dans l’EHPAD, un vaste plan de contrôle a permis de sanctionner sérieusement une cinquantaine d’établissements défaillants.
Lancé en 2022 en réponse au scandale Orpea pour “recréer la confiance”, le vaste plan de contrôle pour les maisons de soins infirmiers français a permis d’identifier 55 structures particulièrement problématiques, qui ont reçu des “sanctions graves”, selon le ministre de l’autonomie Charlotte Parmenier-Lecocq.
“Il a été décidé soit la fermeture immédiate de l’établissement, soit la tume partie des faits graves de mauvais traitements, des dysfonctionnements importants, des problèmes de soins” des personnes âgées, spécifie le ministre de l’autonomie, dans le cadre d’un débat “au cœur de l’EHPAD, de l’indifférence à l’action” mardi soir en France 2.
Le 7 500 ehpad de France contrôlé
Ce débat enregistré sera diffusé après le documentaire “Les Fossoyeurs: Au cœur du scandale d’Ehpad”, adapté de l’investigation du livre du journaliste Victor Castanet. En janvier 2022, la publication de ce livre, “Les Fossoyeurs”, avait déclenché un scandale à l’échelle importante en révélant des cas de détournement financier et de mauvais traitements des personnes âgées dans certains établissements du groupe Orpea (renommé d’EMEIS).
Face à l’émotion, le gouvernement de l’époque avait annoncé que les 7 500 EHPads en France seraient vérifiés dans les deux ans et forcé plus de transparence concernant leurs services et leur utilisation des fonds publics.
Fin décembre 2024, 96% de ces établissements avaient été vérifiés, rapporte Charlotte Parmentier-Lecocq dans l’émission, consultée par l’AFP. Responsable des contrôles, les agences de santé régionales (ARS) “sont allées pour un troisième sur les sites”, “priorisant celles pour lesquelles il y avait des éléments de doute ou d’alerte”.
“Mettez la transparence”
En parallèle, ils ont vérifié “sur papier, sur la base d’éléments que l’EHPAD doit fournir en termes de chiffres, en termes de chiffre d’affaires (Personnel, note de l’éditeur), la présence d’employés, les arrêts de maladie, les problèmes de soins, les événements graves et qui ont parfois pu conduire au contrôle “, ajoute-t-elle.
“Nous devons mettre la transparence dans le système, nous devons trouver la confiance”, insiste le ministre. “Si nous n’avons pas cette transparence, nous ne répondons pas aux attentes des familles et des proches. Et en passant, Salis tous les établissements et les professionnels qui font bien leur travail, qu’il démobilise et démotive lorsque ce sont des professions précieuses dont nous avons besoin”, ajoute-t-elle.
Depuis le scandale, des mesures pour renforcer les contrôles ont été annoncées, dont certaines apparaissent dans la “loi sur le vieillissement”.
Adopté en 2024, ce texte fournit en particulier la mise en œuvre d’indicateurs de qualité concernant la manière dont les résidents sont soutenus. Les EHPAD sont également nécessaires pour suivre les règles nutritionnelles, sur la qualité nutritionnelle comme la quantité.
Droits de visite quotidiens
Les résidents d’EHPAD sont également reconnus un droit de visite quotidienne, sans avoir à informer l’établissement à l’avance.
En termes de gestion financière, la loi prévoit également une déclaration de contrôle des gestionnaires des établissements à l’autorité de surveillance, qui peut s’y opposer dans les deux mois.
Dans le même temps, une stratégie nationale de 2024-2027 luttant contre les mauvais traitements a été lancée, dans le but de quitter “Omerta” face aux mauvais traitements, il est parfois subi par les personnes âgées, handicapées ou précaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux.
Insistant sur le rôle joué par le nombre national de lutte contre les maltraitements des personnes âgées et handicapées (3977), Charlotte Parmerier Lecocq a jugé important “que les commentaires des familles puissent être améliorés”.
Mesures, cependant insuffisantes aux yeux de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA).
Trois ans après le scandale d’Orpea, “l’État n’offre aucune solution à ce stade pour augmenter le nombre de professionnels et enfin fournit des services qui répondent aux attentes des personnes âgées et de leurs familles”, a déclaré l’association dans un communiqué publié lundi.