Les préfectures de Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique et Vendée ont interdit la pêche à pied à pied jusqu’à nouvel ordre. En question: la présence d’algues toxiques, dont la consommation peut être dangereuse.
Griffes et paniers dans le placard. Au milieu des hautes marées, la pêche à pied est interdite jusqu’à nouvel ordre dans plusieurs départements de Finistère à Vendée, en raison de la prolifération des phycotoxines, des algues toxiques présentes dans certaines coquilles. L’alerte, relayée par les préfectures des départements concernés – Finistère, Morbihan, Loire -Atlantique et Vendée – évoque de nouvelles fermetures de zones de pêche au pied.
Sont temporairement interdits “la pêche maritime et les loisirs professionnels, la collection, l’expédition et la commercialisation des coquilles”, peuvent être lues dans un communiqué de presse publié sur le compte X du préfet de Morbihan, qui évoque également l’interdiction de la pêche des pétoncles dans la baie de Quiberon.
“À l’approche des grandes marées, les pêcheurs de loisirs sont invités à la plus grande prudence”, est spécifié.
“Avec toutes les pluies abondantes que nous avons pu avoir cet hiver cet hiver, il y a eu la lixiviation du sol qui a fait de la prolifération des bactéries, de la saleté, de la pollution”, souligne BFMTV Didier Marion, déléguée adjointe pour turballe (Loire-atlantique).
“Troubles neurologiques”
“Cette interdiction suit la prolifération rapide et importante de la pseudo-nitzschia australis alga qui produit une toxine (…) susceptible de provoquer des troubles neurologiques potentiellement graves chez le consommateur de crustacés”, spécifie la préfecture de Loire-Atlantique dans un autre communiqué de presse.
Une interdiction similaire a été décrétée dans certaines zones des départements voisins de la Vendée (Baie de Bourgneuf, côte ouest de l’île de Noodoutier et de l’île de Yeu) et Morbihan (Baie de Plouharnel, Rivière d’Etel, Rade de Lorie, Belle-î, etc.).
La côte sud de Finistère, notamment les baies de Concarneau et Douarnnez, est également préoccupée par cette prolifération de ce phytoplancton potentiellement dangereux. L’ingestion de crustacés contaminés provoque des symptômes gastro-intestinaux suivis par des troubles neurologiques plus ou moins graves: désorientation, confusion, perte de mémoire ou même convulsions et coma, qui peut aller jusqu’à la mort.
Ces effets peuvent survenir entre 15 minutes et 48 heures après la consommation. Les toxines produites par les micro-algues Pseudo-Nitzschia Australis ne sont pas détruites par la cuisine, soulignent les préfectures.
Une toxine surveillée depuis 1998
Appelée ASP (empoisonnement aux crustacés amnésique), la maladie causée par cette micro-alga a été mise en évidence en 1987 au Canada, après un épisode massif de 150 cas, dont 19 hospitalisations et quatre morts, après l’ingestion de moules contaminés.
La toxine est surveillée depuis 1998 en France et “depuis qu’elle est surveillée, il est constaté”, a déclaré Phlipp Hess, directeur de l’unité phytox d’Ifremer (Institut de recherche français pour le fonctionnement de la mer).
Ces micro-algues prolifèrent au printemps avec l’augmentation de la température et du soleil, a-t-il décrit, car “juste après l’hiver, l’eau de mer est naturellement assez riche en nutriments”.
Les engrais agricoles qui courent vers la mer peuvent également être ajoutés “aux nutriments naturellement présents”, a-t-il ajouté. D’un autre côté, “nous n’avons pas renoncé à une réelle tendance sur une période de 30 ans de surveillance” en relation avec le changement climatique, a déclaré le chercheur. “Nous n’avons pas encore suffisamment de données pour dire qu’il existe des tendances qui émergent.”
Les grandes marées passées et l’avenir du samedi 29 mars (coefficient 109), dimanche 30 mars (coefficient 114), lundi 31 mars (coefficient 114) et mardi 1er avril (coefficient 107) sont propices à la pêche à pied sur le rivage. Les autorités publiques appellent les pêcheurs de loisirs à la plus grande prudence et les invitent à consulter le site Web de pêche responsable des détails des interdictions.