Leqembi, une molécule censée ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer, autorisée en Europe, a fait sept morts aux États-Unis. Dans les conditions d’émission actuellement envisagées pour la France, ces cas ne devraient pas se produire.
Un autre espoir compromis dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer? La réponse est plus complexe. Leqembi, un traitement approuvé en 2023 aux États-Unis, censé ralentir les progrès de cette maladie neurodégénérative dans sa première phase, est responsable de la mort d’au moins sept personnes.
Il s’agit des médias américains Bloomberg, citant les données des autorités sanitaires, qui révèlent ces sept décès, ajoutant que trois autres patients sont handicapés à vie, le suivi des effets indésirables du Leqembi.
Les cas identifiés ont souffert de indésirables, “spécifiquement de l’œdème cérébral ou des saignements, les effets secondaires du Leqembi qui ont provoqué la controverse au moment de l’autorisation du médicament”, écrit le titre de presse.
Un produit très attendu, bientôt autorisé en Europe?
Ce traitement a des espoirs importants dans le monde. “Le médicament peut ralentir la maladie dans sa phase précoce, lorsque la personne a encore de bonnes capacités cognitives. Il ralentit le développement de la maladie mais ne peut pas réparer les neurones détruits”, contextualise le professeur Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer.
“Les Français et les Européens attendent beaucoup de ces traitements innovants”, confirme Kevin Rabiant, responsable des services d’études et de recherche pour la France-Alzheimer Association.
Cette maladie ne peut pas être traitée aujourd’hui, malgré des années de recherche et un effort de recherche mondial. Cette maladie qui se développe à faible bruit et détruit lentement le cerveau du patient, dégradant progressivement toutes ses capacités intellectuelles.
“En France, plus d’un million de personnes ont la maladie, dont deux fois plus de femmes que les hommes”, est l’Institut Pasteur. 225 000 nouveaux cas sont identifiés chaque année.
“Il devrait être moins susceptible d’arriver en Europe”
En fait, le Leqembi n’est pas encore disponible en France. L’Agence française pour la sécurité des médicaments spécifie sur bfmtv.com “pour attendre la décision de la Commission européenne”, qui doit lui-même donner son feu vert après une opinion positive du comité spécial en charge des médicaments à usage humain.
Cette opinion, rendue en février dernier, a été suivie d’une référence à cette décision de la Commission européenne, pour un élément administratif, comme expliqué par le Bioartic Laboratory le 1er avril.
Ces rebondissements ne sont pas les premiers. Au tout début de son voyage, le Leqembi avait subi un premier rejet des autorités européennes, en raison des effets secondaires qu’il provoque. Ceux-ci sont exacerbés chez certaines personnes portant un gène spécifique (homozygote APOE4) ou en prenant des médicaments anticoagulants. Cependant, certains cas ayant entraîné des décès aux États-Unis sont tombés dans ces catégories.
Sur le marché de l’autorisation de marketing, a actuellement conduit à l’UE, le Leqembi n’a pas pu être prescrit à ces populations beaucoup plus susceptibles de développer des effets secondaires graves. “L’administration américaine est beaucoup plus tendre dans son processus d’autorisation que les Européens. Ce type de cas ne pourrait pas se produire en Europe”, explique le membre de la France-Alzheimer.
“Ces situations devraient être moins susceptibles d’arriver en Europe. Les contre-indications sont beaucoup plus strictes”, a déclaré Philippe Amouyel.
En France, si le médicament est finalement arrivé en pharmacies après ce long processus, le plus à risque de développer des troubles indésirables n’y aurait pas accès. Mais même sans facteur aggravant, “nous ne devons pas minimiser les risques de traitement”, Nuance Kevin Rabiant, qui considère cependant qu’une posture alarmiste ne doit pas être adoptée.