
Lorsque sa ligne fixe a sonné à nouveau, Marie-Hélène Sagasse a hésité à répondre. Elle s’était habituée à ne jamais reprendre pour éviter toutes les personnes qui essayaient de vendre des assurances ou des aspirateurs. Mais quelqu’un avait été persistant au cours des derniers jours, alors elle a décidé qu’elle le ferait enfin une fois pour toutes. “Bonjour?” Elle n’a pas immédiatement compris de quoi il s’agissait: un étranger a commencé à lui parler de son père, Jean Iribarne, un combattant de la résistance, arrêté à 32 ans par les Allemands au printemps 1944 dans son village natal de Camou-Cihigue, dans les montagnes basques. Il a été expulsé, pour ne jamais revenir.
La femme de 80 ans n’a pas raccroché: “Je sentais que c’était sérieux.” L’étranger s’est présenté comme Georges Sougne, traducteur de théâtre en Belgique et, pendant son temps libre, un “détective” volontaire pour les Archives d’Arolsen, le Centre international de documentation sur les persécutions nazies. En ce jour du printemps en 2024, il avait en effet des informations importantes à partager avec elle.
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