Les députés ont adopté cet article central le mercredi 2 avril, l’article central d’un projet de loi transpartisan visant à réglementer l’installation de médecins sur le territoire. Les parlementaires veulent distribuer ces professionnels dans le pays. Mais où sont les moins nombreux?
Les autorités publiques pourront-elles réglementer le lieu d’installation des médecins? C’est une porte ouverte par le projet de loi transpartisan “contre les déserts médicaux” portés par le député socialiste Guillaume Garot. L’un des articles clés, adoptés contre l’avis du gouvernement, doit mettre fin à la liberté d’installer ces professionnels de la santé.
L’objectif? Une “meilleure distribution des médecins” sur tout le territoire. Ceux-ci devraient demander l’autorisation de s’installer dans les agences locales de santé régionale (ARS) (ARS), elles-mêmes basées sur l’opinion de l’Ordre des médecins départements pour déterminer les besoins.
Le moins doté, Ain et Mayenne
Il n’y a donc pas à ce stade de seuils pour un nombre maximum de médecins sur un territoire donné. Mais les données du Conseil national de l’Ordre des médecins publiées en 2025 permettent de lire des différences marquées entre les différents départements.
Sans surprise, il semble lire cette carte que les professionnels de la santé ne sont pas uniformément distribués en France. Au moins un département compte 171 professionnels pour 100 000 habitants, contre 899 au plus.
L’ordonnance note “les disparités territoriales dans les régions. Nous contactons par exemple que les départements” au centre de la métropole et autour du bassin parisien, le moins doté “. Avec sur le podium du moins doté: eure, ain et mayenne.
À l’inverse, les professionnels de la santé ont tendance à se regrouper davantage dans les grandes villes mais aussi sur les côtes ou à proximité des frontières. Le podium des départements où l’offre de soins est la plus importante: Paris, les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes.
“La population générale et la main-d’œuvre des médecins actifs n’évoluent pas nécessairement dans le même sens depuis 2010”, spécifie l’ordre dans son bilan.
Un problème de volume plus que la distribution?
La proposition effectuée par les députés est présentée comme une solution “à court terme” à l’urgence de la désertification médicale dans une grande partie des départements français.
“La nécessité de réglementation de l’installation reste une condamnation partagée au sein du groupe de travail transpartisan, sans qu’il soit considéré comme la seule réponse pour être fournie”, défend les 250 parlementaires recueillis derrière cette initiative.
Mais est-ce seulement une rustine? “Une pénurie de médecins, même potentiellement réglementée, reste une pénurie”, a déclaré le ministre de la Santé, Yannick Neuder.
Les organisations professionnelles et syndicales derrière les 200 000 praticiens détiennent la même ligne. En déplaçant une attaque contre leurs libertés, les médecins craignaient les «effets contre-productifs» des NTDE: une partie de l’attractivité de la profession qui conduirait à moins de vocations et donc … moins de médecins.
La meilleure façon est donc la formation de nouveaux professionnels, en particulier dans les spécialités les plus tendues telles que la dermatologie. En ce sens, les lobbyistes préconisent plutôt la mise en œuvre d’incitations de la part de l’État, telles que les primes d’installation, le manque d’effets tangibles a déjà été démontré (Drees, 2021).