Nous entrons dans le dernier tronçon de cette campagne fédérale, et même si les sondages indiquent clairement un favori et un négligé, rien n’a encore été joué. Le Parti libéral du Canada (PLC), en tête des intentions de vote depuis le début de la course, voit la ligne d’arrivée émerger à l’horizon – mais les partisans de son adversaire principal restent difficiles et très motivés.
Certaines différences peuvent être observées entre les diverses enquêtes de l’opinion publique publiées ces derniers jours, mais elles ne concernent que l’importance de l’avancée des libéraux. Dans tous les sondages récents, sauf un, le Parti conservateur du Canada (PCC) accuse un retard de plusieurs points sur les libéraux, une tendance encore plus marquée dans les deux provinces où cela compte le plus, le Québec et l’Ontario, et leurs 200 des 343 sièges à la Chambre des Communes.
Il y a toujours la mise à jour de la recherche principale lundi matin, qui a donné deux points à l’avance (oui, à l’avance!) Aux conservateurs: 44% pour le PCC contre 42% pour l’automate sur une échelle du pays (donc l’égalité statistique). Il s’agit de la meilleure enquête pour les conservateurs depuis le début de la campagne. De plus, les données d’Abacus Data et d’Ipsos, dans leurs derniers sondages publiés dimanche, donnent aux libéraux de quatre et six points respectivement.
La semaine dernière, d’autres maisons renommées comme Léger et le Angus Reid Institute ont également placé le PLC à l’esprit, avec des avancées confortables de 7 et même 10 points. Leurs prochaines mises à jour sont attendues avec impatience: vont-ils révéler des tendances réelles, ou ne mangeront-ils que du bruit statistique?
De toute évidence, les figures nationales ne sont qu’une pièce du puzzle. L’adage bien connu des élections canadiennes veut que “l’Ontario décide de la couleur du gouvernement, et le Québec décide s’il est majoritaire ou minoritaire”. Cette règle informelle ne s’applique pas toujours, mais les chiffres actuels lui donnent un certain poids. Jetons donc un coup d’œil aux dernières données de ces deux provinces.
Tout d’abord, Ontario. Les chiffres publiés cette semaine ont quelque chose pour galvaniser l’équipe libérale. Les données IPSOS et ABACUS mesurent un plomb à 10 points pour le PLC. Les stratégies de liaison et la recherche sur les nanos – qui publie des enquêtes quotidiennes depuis la fin mars – donnent respectivement aux libéraux des avancées de 10 et 15 points dans la province de Doug Ford. La semaine dernière, Léger a placé le PLC 48% en Ontario, neuf points devant les conservateurs, un écart similaire à celui mesuré par la British-Colombian House Research Co.
À titre de comparaison, Justin Trudeau avait remporté l’Ontario avec une marge de quatre points en 2021, recueillant 78 sièges contre 37 pour le CCP, puis mené par Erin O’Toole. Aujourd’hui, la moyenne pondérée du modèle QC125 accorde au PLC et à 11 points en Ontario. À moins qu’il y ait un revirement, il devient pratiquement impossible pour les conservateurs de réaliser des revenus dans cette province. Bien sûr, les soutiens peuvent encore évoluer à l’époque du bulletin de vote, mais à l’heure actuelle, les libéraux ont clairement l’avantage.
Si la clé d’un gouvernement majoritaire libéral se trouve au Québec, les chiffres récents donnent également à Mark Carney des raisons de se réjouir. Parmi les sondages publiés cette semaine, seulement celui de l’Institut Angus Reid mesure une avance libérale de moins de 10 points (39% PLC contre 32% pour le Bloc Québécois).
Toutes les autres maisons mesurent les différences qui peuvent être décrites comme un écrasement à la lumière des résultats de la dernière décennie. Abacus Data place le PLC 39% au Québec, contre 26% pour le bloc. Nanos Research accorde même aux libéraux une avance de 21 points sur la formation de Yves-François Blanchet. Light, la semaine dernière, a mesuré un écart de 19 points, une fois de plus en faveur de l’automate.
Les marges varient, bien sûr, mais le consensus est clair: si les élections ont eu lieu aujourd’hui, les libéraux gagneraient une pluralité de votes au Québec – et sans aucun doute autour de quarante sièges. En combinant cette récolte avec des soutiens solides dans les provinces de l’Atlantique et en Colombie-Britannique, l’automate franchirait alors le seuil des 172 sièges nécessaires à une majorité dans la Chambre des Communes.
Mais les électeurs ne votent pas encore, sauf sur les campus universitaires. Le vote anticipé commence le week-end la semaine prochaine, qui coïncide avec le congé de Pâques. Ces jours-ci, lorsque les bulletins seront remplis et scellés dans les urnes ne pourront pas arriver assez rapidement au goût des libéraux.