L’auteur est professeur de sciences politiques au Royal Military College et à l’Université Queen’s à Kingston en Ontario. La recherche de ce spécialiste des politiques canadien se concentre sur les langues officielles, le fédéralisme et la politique judiciaire.
Pour une organisation ayant la seule tâche de mettre en place des débats électoraux considérés comme juste et facilitant la diffusion des informations pertinentes pour une décision démocratique des Canadiens, la Commission des débats en chef a largement raté son travail. C’était une journée de campagne colorée… et dans des décisions problématiques.
Tout d’abord, les invités. Sur le fond, la décision d’exclure le Parti vert (PVC) du débat a été la bonne, la formation ne remplissant manifestement pas deux des trois critères exposés par la Commission pour recevoir une invitation. Mais l’idée de faire l’annonce de cette décision le jour même du débat est mal expliqué. Le PVC avait, pour la première fois de son histoire, la possibilité de présenter clairement ses idées par un interlocuteur francophone, et avait sans aucun doute mobilisé des ressources importantes pour la préparation du co-Chef Jonathan Pedneault à l’exercice. Le fait que la Commission ait récemment entendu parler de la stratégie du parti visant à retirer les candidats dans certaines circonscriptions ne devrait pas être la baisse qui a surmonté le vase, car la liste officielle des candidats était connue depuis le 9 avril (le PVC ne présente que 232 candidats, qui est largement sous l’esprit du critère de la Commission, qui demande 309 candidats “approuvés”).
Le moment de la diffusion du débat a également été soumis à un changement de dernière minute, à la suite des demandes du Bloc Québécois et du NPD, afin d’éviter le chevauchement et le match du Canadien, qui a commencé à 19 h.
Cependant, la décision de devancer le début du débat de 20 h à 18 h, ce qui a suscité la confusion parmi l’électorat, non seulement n’a pas résolu ce problème, mais a rendu le débat moins accessible pour presque tout le monde, sauf peut-être au Canada atlantique. Comme notre chef du bureau politique, Guillaume Bourgault-Côté, l’a souligné hier à Québec, à 18 heures, c’est un créneau où les familles sont largement prises dans la routine du retour de l’école et du travail. Mais personne ne semblait prendre en compte les français dans l’ouest du pays, qui étaient, pour une grande partie, pas même à la maison pendant le débat.
Bien sûr, l’écoute de retard est une option pour tout le monde. Mais la tentation est encore plus grande pour écouter uniquement les analyses a postérioriAu lieu de faire une tête indépendante, lorsque le débat est déjà terminé avant même de rentrer du travail. Déjà que les thèmes abordés lors du débat ont laissé à peu près n’importe quelle pièce pour les défis qui affectent les millions de francophones vivant en dehors du Québec, c’était une raison de plus pour que ce dernier se sente oublié par les organisateurs.
Cependant, qui était peut-être la plus grande erreur de la part de la commission est apparue en plein jour après le débat: la décision d’accorder cinq passes à un média qui ne pratiquait pas le journalisme, mais le militantisme d’extrême droite, Rebel News Network. Les personnes attachées à cette organisation ont utilisé la mêlée de presse des Chiefs pour présenter des questions à l’antenne des discours ultra-tête, à laquelle seul Jagmeet Singh avait la sagesse de refuser de répondre. Les médias professionnels (qui n’avaient envoyé qu’un seul représentant chacun, comme il se doit) a donc eu moins de temps pour relancer les chefs avec des questions qui auraient vraiment pu ajouter de la valeur supplémentaire à l’exercice.
Jeudi, au microphone de Patrick Masbourian, sur l’émission matinale par First à Montréal, le directeur général de la Commission, l’ancien journaliste de la radio-canada Michel Cormier, a défendu la décision en faisant valoir que Rebel News avait plus ou moins gagné sa présence à faire une mêlée à porter. Les poursuites contre la Commission avaient vu le tribunal fédéral décidé en faveur de Rebel News après avoir été exclu de la liste des médias officiellement reconnus par la Commission en 2019 et 2021, respectivement.
Cependant, une nouvelle jurisprudence de la Cour fédérale datant de 2024 statue clairement que Rebel News n’est pas une “organisation journalistique canadienne qualifiée” (une désignation concernant la loi sur l’impôt sur le revenu qui permet l’obtention de certains crédits d’impôt), car il n’est pas engagé dans “la production de contenu médiatique original”. Il y aurait eu un argument juridique majeur là-bas pour mettre la couverture sur le sujet, du moins pour ce cycle électoral.
La réputation de la Commission est maintenant en jeu. Un auto-examen est essentiel.
Et tant que parler de réformes, allons-y une suggestion: l’absence d’une plate-forme cryptée de toutes les parties – qui permet à celles-ci de présenter “Harry Potter Budgets”, à utiliser les mots cinglants de la faillicité de Yves-François (et des compressions inévitables qui auront besoin de la promotion (et des compressions inévitables qui auront besoin de la Commission ne nécessiteraient pas les compressions inévitables. Parties au dévoilement de cet outil clé pour les électeurs avant les débats du prochain bulletin de vote?