
Un lieu de rencontre du quartier
C’est une touche de couleur dans un univers gris en béton. La fresque monumentale de briques rouges et jaunes et de cercles de céramique teintés bleues, érigées en 1987 par l’artiste mosaïque français Charles Gianferrari (1921-2010), est niché sur la rue Jean-Cottin, à la fin d’un allée bordeuse d’arbres cerises dans le quartier de la classe ouvrière de La Chapelle. Négligé par les autorités publiques et empiété par les arbustes, l’œuvre reste un point de rassemblement pour les habitants: une “place du village” où les gens se promènent et se connectent, a déclaré Martine Bousssoussou du collectif Resilience 18, qui fait campagne pour le sauver. Pour «ouvrir le quartier», la mairie des 18 ansème L’arrondissement prévoit de créer “une route qui mènera à la destruction du mur”, a expliqué Mario Gonzalez, maire adjoint en charge de l’urbanisme, qui a précisé qu ‘”aucune date de démolition n’est fixée”. Cependant, à la mi-février, les résidents ont été informés qu’il était “imminent”.
L’œuvre d’un artiste de mosaïque renommé
Au-delà de sa fonction sociale, l’œuvre a une valeur patrimoniale. Gianferrari a contribué aux projets architecturaux audacieux du monde entier: en 1968, il a érigé une urne monumentale dans la ville utopique d’Auroville dans le sud de l’Inde, qui contient une poignée de sols de tous les pays du monde. En 1983, il a conçu le plafond chatoyant du musée du Panthéon national haïtien, qui abrite les restes symboliques des pères fondateurs d’Haïti. En France, il est crédité du plancher géométrique de la terrasse de l’hôtel de ville à Grenoble, créé en 1968 avec des millions de Tesserae en marbre (et classé, ainsi que d’autres éléments du bâtiment, en tant que monuments historiques en février). Selon Résilience 18, il s’agit de la preuve de «l’aberration» du projet de destruction dans le nord de Paris, car ils revendiquent un «droit à l’art, même dans les quartiers de la classe ouvrière».
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