Chaque dimanche, L‘équipe Nouvelles vous invite à lire (ou à relire) dans sa newsletter Miroir L’un des rapports les plus frappants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez revenir au cœur de certains défis du passé, avec l’apparence de maintenant.
Les jeux de mots viennent facilement lorsque nous voyons les réactions causées par le nouveau projet de loi qui vise à réformer la loi sur le développement des forêts, ce qui supervise l’exploitation de la forêt. Mais nous allons s’abstenir. Le fait demeure que la partie législative assez costaud déposée le 23 avril par le ministre des Ressources naturelles et des forêts, Maïté Blanchette Vézina, n’a laissé personne dans la glace. Et pour une bonne raison, car la réforme qu’elle a l’intention de commencer considérablement secouer les vieilles habitudes.
L’élément central de cette réforme garantit que la forêt publique du Québec sera désormais développée selon un principe reconnu, celui de la triade. Les terres publiques seront ainsi divisées en trois zones très distinctes: zone de préservation, zone mixte et zone de développement prioritaire. C’est ce dernier qui provoque les sourcils les plus surélevés. Parce qu’il ne fournit pas plus ou moins de territoires entiers aux utilisations exclusives de la foresterie. Les pêcheurs, les chasseurs, les myrtilles ou les champignons, les randonneurs, le maintiennent. Pour nos anciens parents et grands-parents, ce privilège industriel ravive la mémoire frustrante des clubs privés, lorsque d’immenses parties du bien public étaient réservées à un seul clic, évidemment riche, mais parfois aussi étrangère.
Le ministre a pris soin de ne pas déterminer les proportions de chacune des zones. Le fait demeure que lors de la lecture du projet de loi en détail, nous ne pouvons provenir qu’une seule observation: tout sera fait pour maximiser la quantité de bois qui sortira de nos forêts. Le projet de loi prévoit même des articles qui interdisent au gouvernement à limiter la capacité des forêts à couper les arbres!
De plus, la zone de préservation est déjà délimitée: ce sont les territoires déjà protégés par les diverses lois, telles que les parcs nationaux, les réserves de biodiversité et les forêts rares. Si cette loi est entrée en vigueur demain matin, aucune nouvelle protection ne pourrait être accordée à une partie de la forêt publique.
Les premiers peuples, les gestionnaires de ZECS et Outfitters, des organisations en plein air et des syndicats forestiers craignent que ces dispositions attirent des tensions déjà très palpables dans les villages, les communautés, les villes et les régions pour lesquelles la forêt est essentielle à tous les niveaux, qu’il s’agisse de l’économie, de la culture, des traditions ou de la loi.
Cette concurrence des divers intérêts de la forêt est largement décrite dans ce grand rapport de notre collaborateur Jean-Benoît Nadeau, produit à l’été 2023. En parcourant des milliers de kilomètres entre Montréal, Saguenay, Northern Lac-Saint-Jean et Côte-Nord, Jean-Benoît est allé à Innue, Forestry, Industrials, Industrialtistes et Amaters of Open Aire. Il est revenu plutôt avec l’observation de ce qui les unit. Et le projet de loi 97 de Mmoi Blanchette Vézina prend complètement le chemin opposé. Il chauffera dans les bois dans les prochains mois.
Bonne lecture,
Éric Grenier, rédacteur en chef -in-chief