
Maxime Rovère est philosophe et associé de recherche chez Ens Lyon, spécialisé dans Spinoza et auteur de plusieurs essais à succès. Son dernier, Parler avec sa mère (“Parler à sa mère”), offre une réflexion originale sur le lien entre la mère et l’enfant. “J’ai souvent pensé, en étudiant des œuvres d’écologie où les amateurs des grands espaces et des femmes aventureuses sont partis pour retrouver les loups, observer les champignons, émerveiller les poulpes ou les ours de défi, que s’ils avaient rencontré ma mère, ils auraient eu une créature tout aussi fascinante sous leurs yeux”, écrit-il.
Rovère nous demande de reconsidérer ce qui est “merveilleux” au sujet du lien avec la mère ou l’enfant, de le libérer des charges individuelles, de la culpabilité, des sentiments d’échec et de la frustration, en le résidant dans une perspective plus large. En contournant le folklore écospirituel, il parle du cosmos, des espèces, de la régénération et, comme un précieux cadeau au lecteur, nous appelle à voir une visite à sa mère comme une forme d’amour à la fois minuscule et immense: un cadeau métaphysique.
Les féministes critiquent souvent la philosophie pour avoir négligé un thème aussi universel que la maternité. Avant d’écrire votre livre, avez-vous senti qu’il y avait une absence ou une insuffisance de la mère en philosophie?
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