Et si nous apportons du chauffage du bois au xxie siècle ? C’est la mission que William Pelletier a été donnée en fondant Pelletier Bioénergie. Cet agriculteur de céréales de Baie-des-des, dans Bas-Saint-Laurent, a été tellement enchanté par la technologie autrichienne qu’il l’a installée dans sa ferme, puis de devenir distributeur. “Pas besoin de se lever la nuit pour mettre du bois dans un poêle”, explique William Pelletier. Le système, la taille d’un grand réfrigérateur, est automatiquement alimenté à partir d’une réserve de copeaux ou de pastilles en bois. “Une énergie renouvelable produite localement”, a déclaré l’entrepreneur de 39 ans.
La ressource est abondante. Chaque année, plusieurs millions de tonnes de résidus de forêt, d’agriculture et de construction sont abandonnées ou enterrées, selon l’inventaire effectué par le gouvernement du Québec en 2021. L’utilisation de cette biomasse permettrait à des milliers de PME et d’organisations Dans les zones rurales pour contribuer facilement à la sécurité énergétique du Québec, estime que Jean-Pierre Naud, PDG du Centre provincial pour l’expertise de l’énergie Desjardins, un OSBL de Saint-Marc-de-Carrières, dans le MRC de Portneuf.
“Cela n’a pas bon sens d’avoir 3 000 bosquets au Québec qui marchent dans du mazout”, a-t-il déclaré. À Portneuf, il y a deux villages dont les usines génèrent chaque année 3 000 tonnes de résidus en bois qui sont transportés par des camions pour les faire enterrer, tout en faisant du chauffage et des camions de propane. »»
Avec une chaudière (finnois, celle-là) et un entrepôt de Soupire de puces, cette organisation travaille à démontrer le processus avec les MRC, les ingénieurs et les assureurs, qui se méfient du chauffage du bois. “Nous leur expliquons que cela n’a rien à faire [avec ce qu’ils connaissent]. Il s’agit d’une technologie hyper-maitrisée », explique Jean-Pierre Naud.
La chambre de combustion de ce type de système est équipée d’un logiciel qui optimise la consommation continue d’oxygène. Fumer et fines particules y sont tournés au fur et à mesure. Plus Boucane! La chaleur, capturée par une chaudière, est ensuite redistribuée par le tuyau. Des chaudières de différentes tailles existent, du modèle capable de chauffer une maison à ceux qui sont puissants pour une ferme, un complexe hôtelier, même plusieurs bâtiments. Par rapport au propane et au mazout, la facture d’énergie revient de 50% à 80% moins chère, de sorte que l’installation du système est rentable en seulement trois à six ans.
Pelletier Bioenergie a déjà installé quinze de ces équipements dans le bas-saint-laurent, principalement parmi les agriculteurs-séveraux, dont la ressource sur leur terre, partiellement boisé. Pelletier Bioénergie, qui vend également des copeaux, fournit même de l’énergie à la municipalité de Saint-Cléophas. “C’est notre entreprise qui a investi dans la chaudière et le système de tuyauterie, et qui revendique la chaleur fournissant la mairie, le garage municipal, l’église et le camping, un contrat de 10 ans”, spécifie l’entrepreneur.
En Finlande, où la biomasse forestière remplit 30% des besoins énergétiques du pays, les centrales électriques de biomasse géantes chauffent des quartiers entiers, y compris les usines, les magasins et les établissements publics, explique Jean-Pierre Naud.
Son objectif: convaincre les MRC de créer des centres d’emballage et de stockage de copeaux et de granules “qui fonctionneraient comme stations de service”.
Cet article a été publié dans le numéro de juin 2025 de NouvellesSous le titre “La ligue du nouveau poêle”.