Karl Bélanger a travaillé pendant près de 20 ans sur la colline parlementaire à Ottawa, notamment en tant qu’attachement de presse principal de Jack Layton et du secrétaire principal de Thomas Mulcair. Il a ensuite agi en tant que directeur national du NPD avant de mettre fin à sa carrière politique à l’automne 2016. En plus d’agir en tant que commentateur et analyste politique à la télévision, à la radio et sur le Web, Karl est président de Traxxion Strategies.
Le deuxième gouvernement de Carney (oui, déjà le second!) A été créé cette semaine avec le juré de 31e Conseil des ministres du Canada. Le Conseil précédent, celui de mars, voulait marquer une pause avec l’ère Trudeau, le nombre de ministres allant de 39 à 23. Un contraste par quantité, avec les ministres responsables de la gestion de la crise économique et diplomatique déclenchée par la guerre commerciale de Donald Trump.
De toute évidence, dans la première version, il y avait peu de nouveaux visages. L’élection a permis à Mark Carney d’apporter du sang neuf au bureau avec des recrues, mais aussi avec des députés qui n’avaient pas été ministres sous Justin Trudeau. Il y a donc 24 nouveaux arrivants parmi les 28 ministres et 10 secrétaires d’État, pour un total de 38 membres de l’exécutif … un de moins que sous Justin Trudeau. Pour le contraste par le numéro, nous reviendrons!
À l’avant-garde des sièges réservés aux ministres lors de la cérémonie sous serment, nous avons vu le Leblanc, Joly, Champagne, Anand, Hajdu, Guilbeault et Fraser. Tous les articles lourds du gouvernement Trudeau. L’image du gouvernement de Carney est toujours eux.
Même Chrystia Freeland est toujours là, malgré les rumeurs qui l’ont exclu du Conseil des ministres. Celui qui, démissionnant en décembre, a déclenché la chute de Justin Trudeau et autorisé par le fait même l’ascension de Mark Carney. Un autre symbole de la mutinerie anti-trudeau la rejoindra dans le cabinet: Wayne Long, qui avait été le premier député à demander publiquement la démission de Justin Trudeau, est également récompensée et sera l’un des 10 secrétaires d’État.
Comme ses collègues ministres Sean Fraser et Anita Anand, Wayne Long est également l’un de ceux qui avaient annoncé leur départ de la politique et qui se sont retournés après l’arrivée de Mark Carney (et l’ascension dans les urnes!). Enfin, ils ne voulaient plus passer plus de temps avec leurs familles respectives …
Le Premier ministre a néanmoins mis les ministres qu’il avait nommés à la porte il y a à peine deux mois. Les plus connus étaient les poids moyens, Bill Blair (défense), Jonathan Wilkinson (énergie et ressources naturelles) et l’ancien président du conseil du Trésor, Ginette Petitpas Taylor.
Cependant, il ramène des mots qu’il avait fait disparaître dans les titres des ministres, comme des “langues officielles” (mais pas “francophonie”), des “anciens”, des “jeunes” et des “femmes”. Le clientélisme reste une force des libéraux fédéraux.
Mais au-delà de la composition du Conseil des ministres et de la volonté de Mark Carney de garder une bonne dose d’expérience en son sein, ce sont les décisions politiques du gouvernement qui feront tout.
Le premier, annoncé avec une grande pompe présidentielle de Mark Carney lui-même, est la signature d’un “décret” pour réduire le premier niveau fiscal de 15% à 14%. C’est la deuxième fois que Mark Carney le joue pour le Donald Trump avec une session de signature factice et destinée aux médias: cette réduction d’impôt doit, pour entrer en vigueur en juillet comme prévu, obtenir le soutien de certains députés de l’opposition aux municipalités. Qui acceptera de priver le gouvernement fédéral de près de six milliards de dollars de revenus par an?
Mais plus fondamentalement, c’est la décision du gouvernement de Carney de ne pas déposer un budget cette année et de s’en tenir à une déclaration économique à l’automne qui attire l’attention. Le champagne François-Philippe peut affirmer que la séquence est logique et transparente, la réalité est différente. Pour un gouvernement qui a été élu en se concentrant sur la force économique de son Premier ministre et l’urgence de la crise commerciale, incapable de déposer et d’un budget adopté un message incompatible envers les Canadiens. D’autant plus que le cadre financier du Parti libéral prévoit un déficit de plus de 60 milliards!
“La fonction la plus fondamentale du Parlement est d’autoriser et de contrôler les dépenses”, a déclaré Don Davies, un chef intérimaire du New Democratic Party, avec précision. L’excuse selon laquelle le processus budgétaire est trop long pour pouvoir présenter rapidement un budget ne tient pas d’eau.
Malgré la succession rapide des événements depuis la démission de Chrystia Freeland, le gouvernement libéral n’a pas été paralysé. Des consultations prébudgetaires ont déjà eu lieu. François-Philippe Champagne est déjà ministre des Finances depuis deux mois. Le Bureau du Conseil privé a le mandat d’aider le gouvernement à mettre en œuvre sa vision, ses objectifs et ses décisions rapidement. Les fonctionnaires suivent les annonces électorales et les parties des parties qui aspirent au pouvoir afin d’assurer une transition fluide et l’opérationnalisation des promesses gouvernementales.
En fait, la décision du gouvernement libéral de ne pas déposer un budget cette année est très politique. Premièrement, nous évitons les négociations et les négociations avec les partis d’opposition. Nous évitons également une série de votes de confiance qui résulteraient de ce processus. L’équilibre du pouvoir devient un levier plus petit.
Mais surtout, cela signifie que Mark Carney réalisera donc les politiques budgétaires en vigueur – celles du gouvernement Trudeau. Un changement!