Face à des conditions de travail difficiles, les soignants du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital universitaire de Toulouse ont décidé de déposer un avis de grève pour le mercredi 21 mai.
Clôture des lits, manque de personnel, contrats précaires … dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le 15 mai, les soignants du service de réanimation pédiatrique et néonatal de l’hôpital universitaire de Toulouse ont exprimé leur inconfort face à la surcharge de travail dans leur unité.
Les infirmières, les travailleurs de la garde d’enfants, les assistants, les assistants infirmiers et les médecins ont alerté leurs supérieurs sur la dégradation de leurs conditions depuis 2024, mais en vain.
“Nous espérons que, par ce mouvement, la direction nous apportera les moyens que nous demandons (…) nous voulons juste travailler correctement, avec Serenity”, explique un assistant de garde d’enfants chez BFMTV.
Dans cette vidéo, visualisée plus de 22 000 fois sur Instagram, ils demandent des “conditions de travail humaines, sûres et stables” afin d’offrir un “soutien de qualité” à leurs jeunes patients.
“Notre service est comme une table Excel”
Les soignants du Chu Toulouse dénoncent un service sous pression perçu comme “une table Excel” avec “taux d’occupation” à atteindre au détriment du bien-être du personnel et des patients.
“Nous vous alerter, non pas par choix, mais par nécessité, parce que nous refusons d’approuver un système qui maltraite les soignants et met en danger les enfants”, disent-ils dans la vidéo.
En 2024, l’hôpital universitaire de Toulouse était le meilleur en France selon la liste du journal Le Point. Le service de réanimation pédiatrique et néonatal, composé de 22 lits, représente plus de 1 200 enfants (nouveau-nés et adolescents) hospitalisés chaque année.
“Aujourd’hui, nous nous retrouvons parfois à faire de nombreuses entrées pendant les nuits, ce qui nous amène à aller au-delà du quota d’un auxiliaire pour quatre enfants”, regrette Adélaïde Courrèges, assistante de garde d’enfants, avec BFMTV,
Une vague de soutien
Face au désarroi du personnel infirmier, les habitants de la ville disent qu’ils sont unis. “Cet hôpital, nous en avons besoin. Même les gens qui viennent des villes environnantes comme Montauban ou Moissac, et qui ont leurs propres hôpitaux viennent ici. Je comprends donc qu’ils ont besoin de plus de renforts et de plus de supports. Il est inacceptable qu’ils n’en aient pas”, agace un passager au BFMTV Microphone.
Sur Instagram, les supports multipliés après la publication de la vidéo. “Vous n’êtes pas seul, nous sommes là, à vos côtés, afin que votre travail soit respecté et qu’il puisse être exercé dans de bonnes conditions”, a écrit la mère d’un ancien patient.
“Vous êtes les derniers remparts et le dernier espoir des parents”, a déclaré à son tour un ancien patient prudent il y a dix ans à l’hôpital pour enfants. “Sans vous tous et vous tous, je ne serais pas présent aujourd’hui”.
Si les négociations entre la direction et le personnel doivent se poursuivre ce lundi, un avis de grève a été déposé par l’équipe médicale. La mobilisation pourrait avoir lieu le mercredi 21 mai.