“Belle couleur de vermillon, une touche de violet. Belle radiance. C’est un Bordeaux … un grand Bordeaux!” Cela vient d’une scène dans Aile ou cuisse («L’aile ou la cuisse», 1976), dirigée par Gérard Oury. Privé de goût et de parfum par le tricatel infâme (joué par Julien Guiomar), la critique culinaire Duchemin (Louis de Funès) compense: simplement en regardant la couleur du vin, il devine son origine. “Il s’agit d’un saint-julien. Château Léoville las Cas 1953!”
Certes, la comédie emmène les choses à l’extrême, mais les couleurs du vin restent une source fascinante d’indices. Ils peuvent nous parler des variétés de raisin utilisées, de la méthode de la vinification, du millésime, du sol, du climat et bien plus encore.
“Je peux évaluer la qualité d’un vin juste en le regardant”, a admis Jean-Claude Mas, un oenologue et marchand de vin de Languedoc. Quand il travaille sur un mélange, la couleur lui dit immédiatement si elle réussit ou non: si elle est terne, il doit recommencer; S’il est dynamique avec les nuances, le mélange est un succès.
“Vous pouvez dire si un vin est complexe ou pas seulement en le regardant. La couleur révèle son élégance, sa jeunesse, mais aussi son rendement et la maturité de ses fruits”, a-t-il poursuivi. “Si vous récoltez plus tard, le fruit devient plus concentré et que vous obtenez une plus grande densité chromatique. Inversement, plus le rendement est élevé, plus la couleur finale est diluée et légère.” De plus, plus un vin blanc est nuancé, doré ou réfléchissant, plus il transmet son terroir et son identité.
Pâte incolore
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