Chaque dimanche, L‘équipe Nouvelles vous invite à lire (ou à relire) dans sa newsletter Miroir L’un des rapports les plus frappants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez revenir au cœur de certains défis du passé, avec l’apparence de maintenant.
Qu’est-ce que le nouveau pape Léon XIV, le docteur Henry Walton Jones (alias Indiana Jones), Tintin et un fils de Jonquière nommé Steve Bourget? Tous les quatre ont une relation intime avec le Pérou!
Cela dit, cette relation n’est pas toujours réciproque. Héros de nombreux enfants et enfants occidentaux, le docteur Jones s’est fait très peu d’amis au Pérou avec son épisode de The Crystal Skull. Les Péruviens n’ont guère apprécié les libertés historiques que les scénaristes se sont autorisées, entre autres, car nous avons “importé” des éléments de la culture maya (la langue Quechua et les pyramides, par exemple) dans l’univers inca. Un peu comme si, dans un film américain, nous avions planté des totems Haidas (Colombie-Britannique) et des coiffes Sioux dans le décor de Tadoussac. C’était un peu trop colonialiste à leur goût.
C’est l’opposé de Tintin, qui était campé par son créateur, Hergé, dans des scènes du temple du soleil avec une véracité historique indéniable (du moins selon la connaissance de l’époque).
Le pape Léon XIV, son vrai nom Robert Francis Prevost, avait tout pris contre lui lorsqu’il est arrivé dans le pays Inca: américain et ecclésiastique. Il représentait ainsi deux des forces de l’impérialisme occidental en Amérique du Sud. Cependant, comme notre gars de Jonquière, il est devenu un héros national pour le peuple péruvien, bien avant son altitude papal.
“Oui, mais quelle est l’entreprise avec Steve de Jonquière?” Je vous entends dire. Patience !
Steve Bourget, né en 1956 dans ce qui est devenu un quartier de la ville de Saguenay, est un célèbre archéologue au Pérou, qui définit le proverbe Personne n’est un prophète dans son payscar il reste toujours très peu connu des Québécois.
Dans ce portrait écrit par André Lachance et publié dans Nouvelles À partir de mars 1997, nous voyons que c’est son corps défendant que Bourget doit vivre avec les parallèles inévitables établis entre lui et le célèbre archéologue fictif du Marshall College du Connecticut. (En outre, le personnage a été inspiré par l’archéologue américain à qui la découverte du Machu Picchu, au Pérou, est attribuée.) Mais le fait demeure que tout le monde, en leur qualité de scientifique, désintéressé de l’argent et du prestige, s’efforce de lutter contre le pillage des artefacts de cultures pré-colombiennes, en particulier de ceux qui vivaient à Peru. Tout le monde a le goût de l’aventure qui dépasse de loin celui de l’ours moyen, et Bourget, comme Jones, vit sans crainte et sans reproche dans des conditions qui ne sont pas toujours rassurantes.
Avec ce rapport, vous êtes cependant invité à suivre ses aventures dans le confort de votre maison. Entre autres choses, vous découvrirez la culture de la civilisation énigmatique laide a disparu il y a 1 300 ans.
Depuis la publication de l’article, Steve Bourget, l’un des plus grands spécialistes des civilisations pré-colombiens d’Amérique centrale et du Sud, a notamment enseigné à l’Université de Genève et à l’Université du Texas à Austin. Il est maintenant responsable des collections du patrimoine des Amériques du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris, un important établissement de musée situé au pied de la tour Eiffel et qui accueille plus de 1,5 million de visiteurs chaque année.
Bonne lecture!
Éric Grenier, rédacteur en chef -in-chief