Cela fait longtemps que je n’avais pas attendu aussi longtemps les vacances. Le terme même ne me satisfait pas. Alors je me tourne vers Le petit Robert Retourner à sa racine: “vacance” dans le singulier, qui mène à “vacant”, puis à vacare – “être vide”, en latin.
Et pour mieux comprendre mon état d’esprit, j’ajoute cette vieille définition littéraire trouvée sous “vacante”: “absent (parlant de l’esprit)”.
C’est exactement ce que je recherche. Non seulement la tête disponible, gratuite, inoccupée, en réponse, au repos, à un arrêt – toutes les caractéristiques que le dictionnaire s’associe aux mots “vacances” et “vacants”. Je veux vraiment atteindre le degré ci-dessous: que mon cerveau ne tient rien pendant des jours. Qu’il s’éloigne réellement du “Din”, qui suit le mot “vacant” dans mon édition de Robert.
Pour “Din” sont attachés les synonymes chahutés, tumultes, cacophonie, bruit assourdissant … J’entends immédiatement le son des bombes, des plans, des insultes, des cris de peur, des larmes de détresse – tout ce qui caractérise les nouvelles pendant des mois et qui continue d’augmenter.
“Allumez vos informations!” », On dit à ceux dont le moral flanc face au flux continu de nouvelles pénibles. Merci pour les conseils, mais c’est une mauvaise efficacité lorsque rien de manque n’est au cœur de votre travail, et la curiosité fait en outre partie de votre ADN.
Vous devez savoir que les vacances, pour moi, ont toujours signifié une pause dans le travail journalistique, mais jamais une pause média. Au contraire ! Enfin, il est temps de dévorer les fichiers des journaux et des magazines quotidiens, pour savourer les programmes et les affaires publiques Broom, pour plonger dans des œuvres qui donnent de nouvelles lumières aux actualités …
Mais non merci pour cet été! Je vais retomber sur un monde sans agitation, où le son le plus dérangeant est celui des tondeuses.
Je ferai des énigmes à écouter de vieilles chansons remplies d’optimisme. Je prendrai le temps d’observer les oiseaux et ma nouvelle petite-fille. Je me concentrerai sur la sélection des baies plutôt que sur des nouvelles qui nous bouscule d’heure à l’heure.
Et je vais lire, bien sûr. Mais en favorisant ce qui dit l’ordinaire, comme cet essai fascinant de l’historien Andrée Lévesque intitulée The Daughters of Jeanne: Stories of Anonymous Life (1658-1915),, Publié par les éditions de la lecture du Ménage. La société est faite de sans-abri qui reçoivent trop peu d’attention. Je veux m’arrêter là.
Dans la même veine, je vais à nouveau parcourir la série de bandes dessinées Les beaux étés Que les éditions Dargaud, qui le publient, résument très simplement: “Cette série ne contient ni des combats sanglants ni des complots internationaux.» Tout est dit! Nous suivons simplement une famille belge qui, année après année, se déroule en vacances. C’est tendre, amusant, relaxant.
Mieux encore, je remplacerai les tests de la Seconde Guerre mondiale, une période qui m’a toujours fasciné, par des romans de détective, mon autre passion. Mais pas n’importe quoi! Ceux d’Italie, parce que nous prenons le temps de manger en décrivant les plats avec soin.
En ce qui concerne ce critère, je vais peut-être relire Le tablier de sapeurOld French Detective Novel, inconnu et est resté sans suivi – sur lequel je suis tombé par hasard il y a quelques mois. Tant de douceur pour un thriller! Le héros envisage son jardin, le paysage, le village, les décrivant avec des mots choisis. Et pendant les pages et les pages, il cuisine et laisse mijoter, et le pot chante, et le crime est retourné en marge …
Je dois donc signer une chronique très personnelle, loin de son thème “Société”. Mais je me dépêche que mon désir de fuir la rage du monde soit partagé. Ce que nous vivons a tellement de comparaison avec ce que j’ai connu de mon vivant.
Ici, voici qu’en recherchant, pour tout autre chose, dans les archives de La presseJe rencontre une chronique du légendaire Pierre Foglia. Nous étions au printemps 1985, il est revenu d’une balade à vélo en Pennsylvanie, pour “parcourir, petites choses dans de petites choses, la médiocrité du royaume Reaganien”.
Pour reprendre son expression, il y avait autant de “connards” avant que Ronald Reagan ne devienne président des États-Unis, mais depuis son élection, “ils parlent plus forts”, triomphants. “Quelque chose qui se trompe dans la magnificence du printemps”, résume le chroniqueur.
Aujourd’hui, est-ce même une magnificence dans le pays de Donald Trump? Nous ne le saurons pas, car nous avons collectivement perdu le désir d’aller le vérifier, comme en témoigne la baisse marquée des voyages canadiens aux États-Unis.
Mais la coupe du monde, comme j’entends, laisse tomber les populations d’Ukraine, de Gaza, d’Iran, d’Israël (ou des Soudanais qui, aux prises avec une guerre civile dévastatrice, ont été abandonnés depuis longtemps)?
Question de forme pure, car notre impuissance civique se propage jour après jour, malgré l’indignation, les pétitions, les manifestations, auxquelles s’ajoutent les appels au calme de nombreux dirigeants politiques. Poutine, Netanyahu, Trump, Hamas, les mollahs ne font que leurs têtes de guerrier, savourant même les dégâts qu’ils causent. Rien ne les arrête.
Tous ces hommes n’ont-ils jamais besoin de vacances, d’un cerveau vacant, vacare ? Perdez-vous dans le vide pour laisser des coups anonymes, sans histoire, des coups ordinaires? Non, ils doivent être au cœur de l’histoire, qu’ils ont l’intention de façonner une terreur.
Je me justifie donc de dire que c’est peut-être une petite résistance qui ne les laisse pas nous empoisonner en été. Nous en parlons à nouveau en août!