Les analyses effectuées après la mort d’un enfant de 11 ans et des dizaines d’intoxication alimentaire E.Coli sévère confirment le lien avec plusieurs des boucheries suspectées, la préfecture d’Aisne a annoncé mercredi.
Les habitants de Saint-Quetin ont enfin une réponse. La vague d’empoisonnement aux bactéries E.Coli, dont un enfant à mi-juin est décédée, est en effet en relation avec la viande commercialisée dans les boucheries dans cette commune d’Aisne, selon les résultats du séquençage du génome dévoilé par l’agence régionale de santé de Hauts-de-France et du préfecture ce mercredi 2 juillet.
Les résultats “fournissent une preuve irréfutable de correspondance entre les bactéries trouvées dans plusieurs des bouchers ou la viande qu’ils ont commercialisée et les bactéries trouvées sur plusieurs patients”, affirment l’ARS et la préfecture. Le but de ce séquençage était de déterminer que les victimes avaient été contaminées par les mêmes bactéries, qui était celle prise de plusieurs bouchers de la ville.
30 cas d’empoisonnement ont été identifiés depuis la mi-juin. Parmi les 30 cas se trouvent une personne de 73 ans et 29 enfants, dont Elise, décédée le 16 juin à 11 ans. Le procureur de Paris, responsable de l’enquête, a déclaré mardi que le plus jeune enfant touché était un sexe féminin de 11 mois.
Cinq points de vente identifiés
La poursuite de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire par homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravées par la mise en danger de la santé humaine, est décédée le 25 juin au profit du centre de santé publique du bureau du procureur de Paris, en ce qui concerne le nombre de victimes et la complexité des enquêtes.
Les entretiens réalisés par les autorités sanitaires avaient permis de “identifier rapidement la consommation de viande comme un point commun entre les différents patients et d’identifier les lieux d’approvisionnement consommés”, explique la préfecture dans un communiqué de presse. Les enquêtes ont identifié quatre magasins de boucher de Saint-Quetin, ainsi que le département de boucher d’un supermarché, ayant peut-être vendu de la viande contaminée à E.Coli.
“La mise en évidence des points de consommation courants entre les patients ainsi que l’absence de nouveaux cas avec des symptômes récents pendant plusieurs jours ont renforcé les sources ciblées de contamination”, développe la préfecture dans son communiqué de presse. “Les résultats du séquençage génomique confirment le lien biologique formel de la contamination entre les lieux d’approvisionnement et les patients”, ajoute-t-elle. Les bouchers concernés ont été fermés administrativement entre le 19 et le 22 juin.
L’état de santé des victimes “améliore”
La préfecture et les AR recommandent à tous ceux qui ont acheté des produits des bouchers concernés pour les jeter et nettoyer leur réfrigérateur. “Si vous ou vos enfants avez consommé des denrées alimentaires de ces établissements, surveillez votre état de santé”, recommande également les autorités, et “faire le 15 sans délai en cas de diarrhée en gairole”. “Si vous ou vos enfants avez aucun symptôme, il n’est pas nécessaire de contacter ou de consulter un médecin, ni d’appeler 15”, ajoutent-ils.
“L’état de santé de toutes les personnes contaminées s’améliore”, a déclaré la préfecture d’Aisne mardi soir. “Quatre sont toujours hospitalisés et plus de dialyse”, a ajouté la préfecture dans un communiqué.
Deux enquêtes, une de la santé épidémiologique ainsi appelée et un pouvoir judiciaire, sont effectuées en parallèle et auront des ponts entre eux “, a déclaré mardi le procureur de Paris, Laure Beccuau. Il n’a pas exclu d’autres cas, si les gens dégelaient et consomment de la viande précédemment achetée, spécifiant que le temps “de développement et d’apparition des symptômes se situe entre 10 et 15 jours”.
Le procureur a souligné que les deux derniers cas étaient liés à “la contamination secondaire, par les mains. C’est-à-dire qu’une personne contaminée avait (…) sortir des toilettes sans bien se laver les mains et tenir la main d’une autre personne qui sera soudainement contaminée”.