Chaque dimanche, L‘équipe Nouvelles vous invite à lire (ou à relire) dans sa newsletter Miroir L’un des rapports les plus frappants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez revenir au cœur de certains défis du passé, avec l’apparence de maintenant.
Le rapport tiré de nos archives cette semaine a nécessité beaucoup d’encoche de Daniel Chrétien, toujours collaborateur à Nouvelles. Il y a 20 ans, il se dirigeait courageusement vers le Nouveau-Brunswick, avec une épaule un sac contenant ses sandales de plage, son maillot de bain et son écran solaire, afin de creuser une question qui a ensuite hanté toute l’équipe éditoriale du magazine: la province maritime de cette province maritime, notamment pour ses marées spectaculaires, était-elle. Vraiment Chaud, aussi chaud que la campagne touristique de l’époque l’a revendiqué?
La mission lui a d’abord valu des moqueries de collègues journalistes consommés en jalousie, a-t-il déclaré récemment. Les attaques des affaires ont suivi alors qu’il prenait son tout premier bain de soleil dans le parc provincial très fréquenté de la plage de Parliae, près de Shediac. Je n’aurais pas voulu être à sa place.
Cependant, il a dû enquêter, puisque un demi-million de Québécois ont ensuite emprunté la route du Nouveau-Brunswick pendant leurs précieuses vacances, en partie parce que la faiblesse du dollar canadien les a découragés pour aller sur les plages appréciées d’Ogunquit, aux États-Unis.
Le ministère du Tourisme du Nouveau-Brunswick avait sauté sur l’occasion de se vanter de l’eau salée exceptionnellement chaude de la province pendant l’été, dans des publicités drôles mettant en vedette un bonhomme de neige qui se baignait dans le Maine, mais fondée dans le pays d’Edith Butler. Au cours des années 2000, le gouvernement avait même créé le site Euchaude.ca, une histoire de bien marteler le message avec les Québécois.
Vingt ans plus tard, le charme de la côte acadienne et de la baie de Fundy opèrent toujours, comme la perspective de prendre des homards frais, confirme Marc-Antoine Vachon, détenteur de la chaise touristique Transat, à UQAM.
Le Nouveau-Brunswick devrait même être encore plus attrayant cette année, de nombreux touristes du Québec qui ont décidé de bouder les plages de la côte orientale en réponse aux politiques de Donald Trump, a déclaré le professeur du département marketing ESG UQAM. “Même si c’est plus en voiture, le Nouveau-Brunswick répond à l’une des priorités des Québécois en vacances, bien plus que les Américains et les Européens ailleurs: avoir accès à un plan d’eau.» Cela, et bien manger: c’est la deuxième expérience touristique en importance dans leurs yeux.
Un québécois sur sept qui prend des vacances a l’intention de voyager ailleurs au Canada cette année, et ce numéro, le troisième ira au Nouveau-Brunswick, la destination la plus populaire du pays après l’Ontario, selon une enquête publiée le mois dernier par CAA-Québec.
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a investi 2,5 millions sur la promo touristique cette année afin d’attirer l’attention des Québécois, en particulier en stylisant une abondance de la métropole d’une réplique du phare de Grande-Anse qui s’est tourné et s’est éclairci la nuit. La photo d’une dune conduisant à la mer a bordé les murs du compartiment de passagers, où vous pouvez également regarder des vidéos promotionnelles. Une stratégie appelée “marketing d’embuscade”, qui vise à intercepter le consommateur là où il ne s’attendait pas à ce qu’il s’y attendait, et qui est très efficace, confirme Marc-Antoine Vachon.
Si le Nouveau-Brunswick rend les Québécois doux, ces derniers font cependant l’objet de quelques blagues de la population locale – c’est au moins ce que Daniel Chrétien nous enseigne dans son rapport. Rien de trop mal – il y a une question, en gros, de notre comportement de farce sur la route et de notre tendance à ne plus décoller une fois que nous avons goûté le bonheur de nager dans l’eau de mer qui, oui, est Vraiment Chaud (avec le réchauffement climatique, qui a été accentué depuis la publication du texte, il peut désormais atteindre jusqu’à 29 oC à certains endroits, de sorte que la natation est parfois interdite en raison de la prolifération des bactéries).
Mot d’un vieux pêcheur de Shedac interviewé à l’époque par mon collègue: “Connaissez-vous la différence entre un québécer et un Québec maudit?” Le Québecer passe quelques jours ici, puis rentre chez lui; Le Québec maudit passe quelques jours et s’installe pour de bon! (Des sources bien informées m’indiquent que 20 ans plus tard, cette réputation persiste … qui aime bien avoir bien fait, semble-t-il.)
Je vous laisse sur cette savoureuse lecture, vous souhaitant des vacances reposantes et chères lecteurs et chers lecteurs.
Marie-Hélène Proulx, journaliste à Nouvelles
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