Un premier regroupement d’évaluation de la santé publique en cas d’urgence et de consultations chez SOS Doctors donne une première idée de l’ampleur des effets sur la santé de l’épisode torride entre fin juin et début juillet.
Quand il fait très chaud et pendant longtemps, les organisations sont minées. Au cours de la longue vague de chaleur commencée le 20 juin et s’est terminée le 7 juillet, un métropolitain sur neuf a été affecté par une vague de chaleur orange et près d’un sur quatre par vigilance rouge.
Selon un rapport publié mercredi 9 juillet par la France de la santé publique, les consultations d’urgence pour les troubles liés à la chaleur ont atteint un sommet en France le 1er juillet, pour toutes les catégories d’âge.
Ces troubles concernent les accidents vasculaires cérébraux, l’hyperthermie, la déshydratation et l’hyponatrémie, c’est-à-dire la diminution de la concentration de sel dans le sang, qui “peut parfois être la conséquence d’un approvisionnement en eau excessif par rapport au sodium (sel) ou à une perte excessive de sel par rapport à l’élimination de l’eau”, explique le ministère de la santé.
Cet indicateur composite, appelé “icancule”, rassemble des passages d’urgence et des consultations chez les médecins SOS pour des symptômes directement liés à la chaleur.
Un pic le 1er juillet
Le mardi 1er juillet était particulièrement chaud sur la France, avec seize départements placés dans une vague de chaleur. Près de 600 personnes (569 passages) se sont rendus aux urgences pour les troubles liés à la chaleur, soit 1,3% de l’activité d’urgence totale aujourd’hui.
“Depuis lors, ce nombre d’urgences a diminué pour retourner au personnel pré-épisode”, spécifie la santé publique de la France.
Du côté des consultations SOS Doctors, 284 consultations pour Icancucule ont été observées les 1er et 262 juillet le lendemain. Le nombre de consultations du 1er juillet “a approché le nombre maximum de consultations quotidiennes SOS observées au cours de la vague de chaleur de juin 2019”, selon Public Health France.
Ceux de plus de 75 sont particulièrement affectés
L’âge de l’âge, en particulier à risque pendant les épisodes de chaleur, les patients âgés étaient les plus concernés par les laissez-passer d’urgence au cours de la récente vague de chaleur: les plus de 75s représentaient plus de la moitié des passages.
“Le nombre de laissez-passer d’urgence pour l’eCancucule de personnes âgées de 75 ans et a atteint un pic le 2 juillet (282 laissez-passer d’urgence) et a diminué depuis, mais de manière plus lente que les populations plus jeunes”, détaille la santé publique de la France.
Plus de la moitié de ces passages d’urgence ont été causés par l’hyponatrémie (57%) et un tiers étaient pour la déshydratation (35%). Environ trois coups d’urgence à quatre de plus de 75 ans ont conduit à l’hospitalisation.
Mais les plus jeunes n’ont pas été épargnés par la chaleur. “Le nombre d’utilisation des soins d’urgence pour l’eCancucule pour les personnes de moins de 15 ans et 15-44 ans a augmenté jusqu’au 1er juillet, puis diminue”, a déclaré mercredi la France de la santé. Il s’agissait principalement d’hyperthermie et de coups de chaleur.
“Les passages de salle d’urgence pour l’icancule ont entraîné une hospitalisation pour 26% des personnes de moins de 15 ans et 17% des 15 à 44 ans”, avons-nous appris.
Une évaluation finale dans les semaines à venir
Cette première évaluation établie par la santé publique France donne une idée de l’étendue des effets sur la santé d’une vague de chaleur. “Les premiers impacts sur la santé observés soulignent que la chaleur est un risque pour la santé, pour tous les groupes d’âge, d’autant plus que les effets sur la santé peuvent être différés de quelques jours et augmenter avec une exposition continue sur plusieurs jours”, écrit le corps.
Les vagues de chaleur sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées, les patients, les jeunes enfants, les travailleurs en plein air et toute personne exposée à des températures élevées pendant de longues périodes sans répit, en particulier pendant la chaîne de nuits chaudes.
Les grands territoires du sud de l’Europe ont connu des successions de “nuits tropicales”, lorsque les températures ne baissent pas suffisamment pour permettre au corps de récupérer.
Une étude de l’Imperial College de Londres, menée avec la London School d’hygiène et de médecine tropicale et publiée mercredi, a également jugé pour la première fois pour estimer le nombre de décès attribuables à cette vague de chaleur dans 12 villes européennes et la proportion attribuable au changement climatique.
L’étude estime que la vague de chaleur a probablement provoqué environ 2 300 décès prématurés entre le 23 juin et le 2 juillet dans ces villes. Et environ 1 500 décès, environ les deux tiers, n’auraient pas eu lieu sans les diplômes ajoutés par la perturbation du climat par l’humanité. En effet, selon cette étude, le changement climatique a rendu la récente vague de chaleur en Europe occidentale jusqu’à 4 ° C chaud dans de nombreuses villes.
Les autorités estiment qu’il faudra plusieurs semaines pour établir une évaluation finale des victimes. La succession d’épisodes similaires a déjà causé des dizaines de milliers de décès prématurés en Europe au cours des étés précédents.
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