Le ministre de l’Agriculture s’est rendu ce jeudi 24 juillet aux éleveurs de Savoyard dont les troupeaux de bétail sont exposés à la dermatose nodulaire. Sur place, Annie Genevard s’est heurtée à la colère des agriculteurs.
Annie Genevard a défendu, ce jeudi 24 juillet, sa stratégie pour lutter contre la dermatose épizootique des bovins (DNC) lors d’un voyage à Savoie et Haute-Savoie, où plus d’un millier d’animaux sont euthanasiés depuis la fin de juin 2025.
C’est “une maladie extrêmement dangereuse par sa contagiosité et la force du virus”, a-t-elle déclaré après une “réunion de crise” à Chambéry avec des représentants d’éleveurs, des élus et des autorités des deux départements, notant un “risque que cela prenne l’ensemble du secteur des bovins français” s’il n’était pas arrêté.
Le protocole de lutte mis en place, “sur lequel personne n’a émis une réserve scientifique, en tout cas non dans les organisations de référence”, est basée sur l’euthanasie des troupeaux où les cas ont été détectés, la vaccination et la biosécurité, c’est-à-dire que les animaux ne sont pas émus.
Le premier cas a été signalé le 29 juin et, daté du 23 juillet, 34 ménages ont été détectés à Savoy et Haute-Savoie, selon le ministère. À ce jour, quelque 1 500 animaux, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, le secrétaire général de la coordination rurale et l’éleveur à Savoy.
“Genevard, tu t’es trop tard”
Ces mesures de «dépeuplement» ainsi appelées ont suscité une forte émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont essayé pendant plusieurs jours pour bloquer l’accès à leurs fermes pour éviter l’abattage.
Une cinquantaine d’éleveurs et leurs sympathisants se sont réunis tôt ce jeudi devant la préfecture de Savoy pour dénoncer le “massacre” de leurs animaux et appeler à un massacre “sélectif” d’animaux malades pour assurer la survie de leurs opérations.
“Genevard, tu arrives trop tard”, ont-ils chanté dirigé par la confédération paysanne et la coordination rurale.
“Nous sommes plus pertinents pour être ici (dans la rue) que d’être à l’intérieur pour approuver un cirque qui apportera à nouveau pour valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, a déclaré Stéphane Galais, porte-parole de la Fodération Paysanne. Le ministre aurait dû rencontrer “ceux qui avaient abattu, ceux qui souffrent en fait, et discuter avec eux quelles alternatives nous pouvons avoir, quelles projections nous allons avoir. Parce qu’il y a de la vaccination: va-t-elle continuer à tuer les vaches? C’est la question”, a-t-il insisté.
Éleveurs de vent debout contre l’euthanasie
Une vingtaine de manifestants étaient également présents près de la ferme Haut-Savoyard où le ministre est ensuite allé, brandissant des signes proclamant “vous êtes des assassins”. Cette reproduction de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, qui fournit du lait destiné à Emimental et Raclette, a commencé dimanche pour vacciner ses vaches.
Désormais, “le compte à rebours est déclenché. Nous savons qu’en 10 ou 12 août, notre troupeau sera hors de danger. Mais le voici, ces deux semaines restaient lorsque le risque est encore majeur”, a déclaré l’opérateur, Denis Tranchant.
Mais pour le moment, “tout le monde a peur” et “humainement, c’est très difficile”, a-t-il dit, très ému.
Selon lui, le danger pesant sur le secteur bovin français est “réel” et “nous ne pouvons pas construire une crise après les reproches”. Il s’est déclaré “prêt sans hésitation” à l’avenir pour abandonner les animaux aux éleveurs devant reconstruire leur bétail.
Le DNC, qui affecte les bovins, les buffles et les zébus, est transmis par des piqûres d’insectes comme le stomoxe (une mouche épicée) ou le taon, mais n’est pas transmis aux humains, ni par contact avec des bovins infectés, ni par nourriture, ni par des piqûres d’insectes.
“Je veux saluer et remercier” les opérateurs “qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l’élevage. Ce sont des héros”, a déclaré le ministre, assurant que la compensation “se déroulerait rapidement” pour les éleveurs d’animaux euthanasiés “,” jusqu’aux dommages qui ont été consenti “.
Le ministre a également rendu «hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger toutes les fermes», que leurs troupeaux, où des cas avaient été détectés, soient abattus.