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Une défaite en deux tours (6-3 et 6-0) et un match terminé en seulement 55 minutes, ce n’est pas exactement le résultat qu’Eugenie Bouchard espérait sa première participation à une finale d’un tournoi du Grand Chelem. Mais en cet après-midi de juillet 2014, sur la cour centrale du All England Club, les spectateurs qui sont venus assister à la conclusion du légendaire tournoi de Wimbledon ont toutes les raisons de croire qu’ils ont été témoins des débuts d’une carrière prolifique.
Et évidemment, l’hôte et ancienne star du tennis Sue Barker est de la même opinion. «Vous avez prouvé non seulement aujourd’hui, mais tout au long de l’année que vous serez un jour champion. Je suis sûr que vous y croyez également», dit-elle au jeune joueur lorsque les trophées sont remis, avant d’étirer le microphone.
À 20 ans, Eugenie Bouchard fait tourner toutes les têtes. Lorsqu’elle a crue la pelouse anglaise pour jouer ce match ultime – la première finale d’un tournoi du Grand Chelem pour un joueur canadien, il vient d’atteindre la demi-finale en Australie et Roland-Garros, deux autres tournois majeurs.
C’est le “World Darling of the Hour”, écrit le journaliste Vincent Destouches dans “The Queen of Courts”, un portrait publié dans les pages de Nouvelles en août de la même année. Un peu plus de 10 ans plus tard, c’est une lecture très utile pour comprendre tous les espoirs que ce joueur inhabituel de Montréal portait, tandis que sa carrière se termine. L’Omnium National Bank, qui commence ce week-end à Montréal ce week-end, sera son dernier tournoi professionnel.
Pour Eugenie Bouchard, qui a commencé avec des balles frappées avec son père et sa sœur de l’âge de quatre ans au sous-sol de la maison familiale, à Westmount, est rapidement devenue une passion, alors une profession, décrit Vincent Destouches. Pendant des années, des cours, des instructeurs et des tournois ont été enchaînés. Les factures aussi. “Nous étions comme un peu de PME”, explique son père, Michel Bouchard, conseiller financier en fusions et acquisitions.
Dans le même nombre, Pierre Cayouette prend également le stylo pour analyser le phénomène Bouchard. Il parle de cette étoile non inhibée qui combine une confiance en soi et une force de caractère comme la possible “Céline Dion” du tennis québécois. Rien de moins.
Eugenie Bouchard “assoiffé de victoires et semble être dépourvue de cette humilité et de cette peur qui a paralysé tant de joueurs de tennis au Québec et au Canada avant elle”, a-t-il écrit. Comme le réalisateur du Québec, Xavier Dolan – qui a remporté le prix du jury au Cannes Festival en 2014 pour son film Maman -, “Elle affiche son ambition avec une assurance tranquille que les esprits habitués à vaincre confondent parfois avec l’arrogance ou la préfanterie”, poursuit-il.
Sauf que vous en savez plus. Bouchard n’a finalement pas élevé autant de trophées que plusieurs, dont Sue Barker, l’imaginaient il y a dix ans. Elle a remporté son premier et seul titre dans Simple à Nuremberg en 2014 et a ajouté un autre double quelques années plus tard. Alors rien. En 2024, elle s’est tournée vers le pickleball.
Il est toujours présenté au tournoi de Montréal avec une popularité indéniable – ses 2,3 millions d’abonnés sur Instagram peuvent témoigner – et des réalisations qui ont inspiré toute une génération de jeunes joueurs. Parlez à Leylah Annie Fernandez, Victoria Mboko ou Marina Stakusic. Les étoiles montantes qui, en partie grâce aux performances exceptionnelles d’Eugenie Bouchard en 2014, ne se demandent pas si elle est autorisée à rêver des plus hauts sommets de leur sport.
Bonne lecture!
Karl Rettino-Parazelli, journaliste à Nouvelles
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