Chaque dimanche, l’équipe de Nouvelles vous invite à lire (ou à relire) dans sa newsletter Miroir L’un des rapports les plus frappants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez revenir au cœur de certains défis du passé, avec l’apparence de maintenant.
La distance qui sépare Montréal du Québec me semble de plus en plus. Je ne parle d’aucune fracture culturelle, mais du voyage entre les deux villes.
Je le fais au moins une fois par mois pour aller voir mon passage à la famille par le 40 ou celui de mon blonde par le 20, avec les seules distractions les cônes orange, les stations-service et les radars de la police. Il semble sans fin lorsque la circulation est fluide, alors imaginez dans les embouteillages …
Un de mes collègues, Jean-Benoît Nadeau, a cependant trouvé un moyen de transport beaucoup plus divertissant, bien que moins pratique, pour relier la métropole à la capitale: le canoë!
En 2008, pour célébrer le 400e Anniversaire de Québec À sa manière, Jean-Benoît a mis son bateau dans l’eau de “The Awful Boulevard Taschereau” et a pagayé 245 km à la Marina du Bassin Louise, dans le vieux Québec.
Pour lire son voyage, raconté dans un long rapport de NouvellesJ’ai compris à quel point cette section de la rivière est inconnue. Jean-Benoît parle d’îles incroyables qui rappellent les Bayous de la Louisiane, “moins d’alligators”. De Lac Saint-Pierre, où le moindre coup de vent crée des vagues fortes qui peuvent faire échouer les navires. Des falaises sombres, des plages rouges et des hérons “plus nombreux que les écureuils sur le mont Royal”.
Mais le plus surprenant est les nombreuses rencontres humaines faites sur l’eau. Un investisseur qui, après avoir fait fortune dans l’immobilier, a rénové une maison majestueuse abandonnée sur une île. Un capitaine de navire qui, après avoir parcouru toutes les mers du monde, a choisi de s’installer au bord du Saint-Laurent. Et l’un des derniers pêcheurs commerciaux du Barbotte qui, après plus de 30 ans pour mettre ses filets dans l’eau, refuse de lâcher sa licence parce que “Que voulez-vous [qu’il] faire [d’autre] »?
Hélas! Pagayer n’est pas une option pour rendre visite à ma famille au Québec pour un week-end-Jean-Benoît a pris sept jours pour aller à destination, et les conditions météorologiques étaient après tout favorables! Cependant, je suis convaincu que si j’essayais une telle aventure un jour, le voyage semblerait plus court que trois heures le 20.
Bonne lecture!
Marc-André Sabourin, chef du bureau des affaires et de l’économie