En septembre 2022, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour violation du droit à la vie privée, l’établissement sanguin français ayant conservé des données sur un français soi-disant homosexuel, car il ne voulait pas indiquer son orientation sexuelle.
La LGBT + Association Association se félicite de la suppression annoncée par l’establishment du sang français (EFS), données mentionnant les relations homosexuelles, longuement une contre-indication pour le don de sang, qu’elle avait conservé malgré une condamnation de la justice européenne.
À l’origine en juillet, une pétition demandant cette destruction de données qui a collecté quelque 16 000 signatures, a déclaré tous. “Heureux de cette victoire pour le droit à la vie privée et la dignité de milliers d’hommes homosexuels et bisexuels”, dans un communiqué de dimanche.
“Sans une base juridique pour justifier la conservation de ces données, dont le numéro de téléphone et l’adresse postale, l’EFS était dans une situation d’illégalité manifeste depuis plusieurs années”, poursuit-elle, car la “mesure discriminatoire” en vigueur depuis 1983 avait été “levée en 2016 avec des critères très restrictifs”.
La France condamnée par la CECH
En 2016, la loi a autorisé les homosexuels à donner leur sang – qui est interdit depuis 1983 sur la raison des risques de transmission du sida – à condition qu’ils soient abstinents depuis un an.
Cette période a été réduite à quatre mois en 2019, avant que cette condition ne soit levée en mars 2022, toute référence à l’orientation sexuelle disparaissant des questionnaires avant le don.
Mais en septembre 2022, la Cour européenne des droits de l’homme (CECH) a condamné la France pour violation du droit à la vie privée, les EF ayant conservé des données sur une barre française soi-disant homosexuelle ne voulait pas indiquer son orientation sexuelle – dont le don de sang avait été refusé à plusieurs reprises.
“Sensible”, les données relatives aux candidats à un don de sang doivent être “exactes, mises à jour, adéquates, pertinentes et non excessives par rapport aux objectifs poursuivis”, et ne doivent pas être conservés plus que le temps “nécessaire”, avait ensuite affirmé le tribunal.
L’association reste “vigilante”
Vendredi, le directeur général délégué de l’EFS, Sara-Lou Gerber a précisé que l’établissement supprimera “à la mi-fin ou fin septembre, la plus grande des données” appelée RSH (pour “les relations sexuelles avec les hommes”) et le reste d’ici la fin de 2025, de ses archives, confirmant des informations de libération.
En 2022, EFS-qui n’a pas spécifié le nombre de fichiers concernés, a préféré “ne pas supprimer immédiatement” ces données, ayant “des questions sur ce qu’il faut faire”, a-t-elle déclaré.
Tout dit rester “vigilant”, les EFS ayant “non répondu” à sa “demande de détails sur la période de collecte de données choisis pour procéder à cette effacement” et ne communiquant pas sur l’avenir des “données sur les femmes lesbiennes enregistrées avant 2002”.
Elle appelle une communication officielle des EFS sur cette destruction des données et un “audit sur son respect pour les réglementations RGPD”, a déclaré Romain François, son président.