[Mardi 26 août, Emmanuel Macron a répondu personnellement au courrier de Benyamin Nétanyahou, envoyé le 17 août, dans lequel ce dernier exprimait sa préoccupation sur « la montée alarmante de l’antisémitisme en France ». Le Monde publie le texte du président de la République dans son intégralité]
“Cher Premier ministre,
J’ai reçu votre lettre du 17 août que vous avez décidé de rendre public avant même de le recevoir. C’est pourquoi ma réponse, par parallélisme, sera également rendue publique pour la clarté de nos débats, mais pour ma part, je voulais vous le faire savoir et j’attendrai que vous sachiez, c’est la courtoisie élémentaire.
La lutte contre l’anti-sémitisme ne peut être un sujet d’instrumentalisation et ne peut alimenter aucun désaccord entre Israël et la France.
Alors que les premières actions menées après mon élection, j’ai tenu, dans le tragique enceinte du Vel ‘d’Hiv [la cérémonie s’est déroulée place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver (15e arrondissement de Paris)]Le 16 juillet 2017, pour approuver solennellement et vous vouliez être à mes côtés ce jour-là – la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) qui condamne l’antizionnisme comme antisémitisme. C’était la première fois que le président de la République française était si loin et je le suppose parfaitement. La protection de nos compatriotes juifs contre la montée de l’antimitisme est, dès le premier jour, une priorité absolue de mon action. Cette responsabilité est la responsabilité de la France et tous les services de l’État y sont engagés. Il ne peut faire l’objet d’une manipulation à un moment où nous sommes confrontés à l’instrumentalisation d’un conflit qui n’appartient pas à la France mais qui pèse sa cohésion nationale et la sécurité de nos concitoyens.
Vous avez 84,35% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.