Pourquoi payer le prix fort pour des lunettes de vue dans une grande chaîne alors que vous pouvez vous en procurer une paire pour le tiers du prix ? Les magasins de lunettes communautaires, accessibles à tous, peuvent vous faire économiser des centaines de dollars sans sacrifier la qualité de ce que vous portez sur votre nez.
Un magasin de lunettes communautaire est en gros un opticien qui offre des lunettes abordables grâce à un modèle d’affaires différent. Le Bonhomme à lunettes a été le pionnier dans ce domaine au Québec, en 2007, et a été imité par d’autres depuis.
Cette prouesse – des lunettes bon marché mais de qualité – est rendue possible grâce à une stratégie de réduction des coûts. Ces magasins de lunettes s’associent à des organismes communautaires dont ils empruntent les locaux pour rencontrer leurs clients, réduisant ou éliminant ainsi leurs frais de location d’espace. Ainsi, lors de votre visite, ne cherchez pas un grand étalage éclairé. Autres astuces : ils commandent de grandes quantités de montures auprès d’un nombre limité de fournisseurs, ce qui leur permet d’offrir de meilleurs prix ; ils ne proposent pas de montures de grandes marques ; ils limitent les frais de publicité, etc.
« Vendre des lunettes pas chères, c’est facile. Le défi, c’est de vendre de très bonnes lunettes à un prix abordable », constate l’opticien Olivier Comtois, alias Monsieur Lunettes, qui se déplace en Montérégie, à Laval, à Montréal et à Sherbrooke.
La bonne nouvelle, c’est que les services de ces magasins de lunettes sont accessibles à tous ceux qui ont besoin de lunettes, peu importe leur revenu. « Je ne fais pas ça pour m’enrichir, je fais ça pour aider les gens », ajoute Olivier Comtois.
Il existe quatre magasins de lunettes communautaires au Québec
De grosses économies
Pour que les lunettes soient accessibles au plus grand nombre, il faut nécessairement que leur prix soit attractif. Et dans la plupart des cas, le mot « attractif » est un euphémisme : celles du Marchand de lunettes et de Monsieur Lunettes (verres et montures) coûtent généralement deux à trois fois moins cher que celles des magasins de lunettes traditionnels.
Le prix que vous paierez dépendra bien sûr de votre ordonnance. Pour obtenir un prix précis, vous pouvez prendre une photo de votre ordonnance et l’envoyer à Monsieur Lunettes. Il vous recontactera avec un devis.
Par exemple, des lunettes à verres progressifs qui se vendraient 1000 $ dans une lunetterie ordinaire vous coûteraient entre 400 $ et 450 $ chez Le marchand de lunettes, précise son fondateur, l’opticien Simon Dufour. Une économie qui atteindrait quelque 600 $ dans ce cas-ci! Pour une monture à verres unifocaux (qui offrent une correction uniforme sur tous les verres, pour la myopie par exemple), il faut compter entre 100 $ et 200 $ chez Le marchand de lunettes et 150 $ chez Monsieur Lunettes. La facture sera probablement beaucoup plus élevée chez une grande chaîne, surtout si vous optez pour une monture griffée.
Les deux opticiens insistent : leurs lunettes sont d’une qualité comparable à celles des grandes chaînes, malgré leur faible coût. Pour preuve, leurs fournisseurs approvisionnent également les magasins de lunettes traditionnels.
Comment ça marche
Pour faire affaire avec une lunetterie communautaire, vous devez d’abord consulter un optométriste (qui effectue un examen de la vue, ce que ne fait pas un opticien), puis obtenir une copie de votre ordonnance. L’optométriste est tenu de vous la remettre, souligne l’Ordre des opticiens d’ordonnance du Québec. Ensuite, vous pourrez vous rendre chez l’opticien de votre choix.
Deuxième étape : consultez en ligne l’horaire de la lunetterie communautaire choisie pour savoir quand elle sera disponible dans un point de service près de chez vous. Il faut généralement prendre rendez-vous en ligne ou par téléphone. Toutefois, Le Bonhomme à lunettes propose certaines plages horaires sans rendez-vous. Contrairement aux lunetteries classiques, les lunetteries communautaires sont ouvertes à des heures plus courtes, souvent uniquement en semaine. Et si aucune d’entre elles ne dessert votre région, il est malheureusement impossible de commander en ligne.
« Quand les clients viennent nous voir, on leur présente des dizaines de modèles, selon leurs besoins », explique Olivier Comtois. Il trimballe environ 250 montures différentes lors de ses déplacements, mais il en a trois fois plus à son « siège social » de Longueuil. Le Marchand de lunettes propose également plus de 200 modèles.
Côté lentilles, pas de souci. « Nous proposons tous les types de lentilles qu’une lunetterie traditionnelle propose », précise Simon Dufour. Lentilles fumées, lentilles amincies, lentilles photoréactives… tout est possible. Pas de lentilles cornéennes (lentilles de contact) en revanche : l’appareil nécessaire pour mesurer la courbure de la surface de l’œil (la cornée) est difficile à transporter d’un endroit à un autre.
Généralement, deux à trois semaines après avoir passé votre commande, vos lunettes sont prêtes. Votre opticien de quartier vous demandera de prendre rendez-vous pour venir récupérer vos lunettes ou vous indiquera simplement où et quand venir. Une fois que vous aurez reçu vos lunettes (que l’opticien aura pris le temps d’ajuster), il sera temps de payer. Mais la bonne nouvelle, c’est que la facture ne sera pas trop salée.
«Quand je sais que le pauvre et le multimillionnaire repartent avec les mêmes lunettes pour le même prix, ça me rend heureux!», confie Olivier Comtois.
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