« Il n’y a pas de limites pour les êtres humains. » Tel un mantra, Eliud Kipchoge le répète chaque jour avant ses premières foulées d’entraînement. Le samedi 10 août, au terme d’un parcours qui le verra s’élancer du parvis de l’Hôtel de Ville puis traverser Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et Versailles avant de revenir à Paris et de terminer sur l’esplanade des Invalides, le Kenyan tentera une nouvelle fois de prouver que « les seules limites sont celles que l’on se fixe »À 39 ans, il vise une troisième médaille d’or consécutive au marathon après ses victoires aux Jeux olympiques (JO) de Rio (2016) et Tokyo (2020).
S’il parvient à s’imposer sur la distance principale (42,195 km), Eliud Kipchoge dépassera l’Ethiopien Abebe Bikila (vainqueur en 1960 et 1964) et l’Allemand Waldemar Cierpinski (1976, 1980). “Eliud Kipchoge a un esprit d’acier, assure Julien Lyon, entraîneur suisse basé au Kenya. Il veut apparaître comme une figure inspirante pour des milliers de personnes et montrer que tout est possible dans le sport, quel que soit l’âge.
Eliud Kipchoge retrouvera Paris où, le 31 août 2003, il devient champion du monde du 5 000 m devant le Marocain Hicham El Guerrouj et l’Ethiopien Kenenisa Bekele, les deux favoris. L’année suivante, il remporte la médaille de bronze aux JO d’Athènes sur 5 000 m.
Il ne le sait pas encore, mais sa carrière sur piste n’ira pas plus loin. Après avoir échoué à se qualifier pour les JO de Londres (2012), Eliud Kipchoge s’est tourné vers la course sur route, et les succès se sont enchaînés : semi-marathon de Barcelone (Espagne), marathon de Rotterdam (Pays-Bas), marathon de Londres… Depuis 2013, Eliud Kipchoge a remporté seize des vingt marathons auxquels il a participé, avec onze victoires dans les « majeurs » : cinq victoires à Berlin, quatre à Londres, une à Tokyo et une à Chicago. Il a parallèlement battu le record du monde à deux reprises, en 2018 et 2022.
Succès et longévité
« Comme son sport est universel, il aimerait que le monde devienne un village de coureurs, explique Christelle Daunay, championne d’Europe de marathon (2014). Il a besoin de se remettre constamment en question. Eliud Kipchoge a un rêve : entrer dans l’histoire en devenant le premier homme à courir la distance sous la barre symbolique des deux heures.
Il échoue une première fois en 2019 sur le circuit de Monza (Italie). Encadré par une vingtaine de meneurs d’allure et dépassé par une voiture pour augmenter l’aspiration, il réalise 2 h 00 min 25 s. Le 12 octobre 2019, il tente à nouveau le défi dans les allées du parc du Prater de Vienne, cette fois avec 41 meneurs d’allure : il franchit la ligne d’arrivée en 1 h 59 min 40 s, un chrono historique qui ne sera toutefois jamais officiel, car réalisé hors compétition.
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