Depuis le 6 août, les troupes ukrainiennes ont franchi la frontière avec la Russie dans la région de Koursk. Elles auraient avancé de plusieurs dizaines de kilomètres. La dépêche fait le point sur cette incursion qui a surpris le Kremlin.
La région russe de Koursk est depuis cinq jours le théâtre de violents combats. Les forces ukrainiennes ont avancé d’une trentaine de kilomètres en territoire russe, dans une attaque surprise qui a humilié Moscou.
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L’avancée des forces ukrainiennes
L’offensive ukrainienne a commencé mardi matin lorsque des unités de l’armée de Kiev ont traversé la frontière et sont entrées dans la région de Koursk, avançant de plusieurs dizaines de kilomètres selon des analystes indépendants. Certaines sources évoquent un chiffre de 30 à 35 kilomètres. Environ 76 000 civils ont été “temporairement” évacués de cette région “vers des endroits plus sûrs”, a déclaré Artiom Sharov, un représentant du ministère russe des Situations d’urgence, lors d’une conférence de presse à l’agence TASS.
L’armée russe a confirmé que des soldats ukrainiens avaient atteint Soudja, une ville de 5.500 habitants située à une dizaine de kilomètres de la frontière et où se trouve une plaque tournante du transit du gaz alimentant encore l’Europe via l’Ukraine.
Le tableau dressé par les experts militaires montre une progression rapide des formations ukrainiennes. Mais la progression et le nombre des forces ukrainiennes participant à l’incursion à travers la frontière russe ne sont pas officiellement connus : les dirigeants ukrainiens s’abstiennent pour l’instant de tout commentaire sur l’ampleur et les objectifs de l’opération.
L’armée russe, pour sa part, “continue de repousser la tentative d’incursion frontalière des forces armées ukrainiennes”, a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant qu’elle utilisait l’aviation et l’artillerie pour frapper les troupes et le matériel militaire ukrainiens sur le territoire russe.
Une « menace » pour la centrale de Koursk
Située à un peu plus de soixante kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, la centrale nucléaire de Koursk est au cœur des inquiétudes depuis le début de cette incursion.
“Les actions de l’armée ukrainienne constituent une menace directe” pour la centrale nucléaire de Koursk, a déclaré l’agence nucléaire russe Rosatom dans un communiqué cité par les agences de presse officielles russes. “A l’heure actuelle, il existe un réel danger de frappes et de provocations de la part de l’armée ukrainienne”, a ajouté le communiqué.
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Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, avait déjà appelé dans un communiqué à “la plus grande retenue afin d’éviter un accident nucléaire”. La mission russe a indiqué avoir informé l’AIEA que “des fragments et des restes, probablement des morceaux de roquettes interceptées”, ont été retrouvés jeudi sur le site de la centrale.
Régime spécial « opération antiterroriste » à la frontière
Face à cette “tentative sans précédent de déstabilisation de la situation”, les autorités russes ont annoncé dans la nuit de vendredi à samedi la mise en place “d’un régime d’opérations antiterroristes” dans les régions de Koursk, Belgorod et Briansk, frontalières de l’Ukraine.
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Ce régime prévoit notamment des « restrictions de circulation des véhicules et des piétons sur les rues et routes » et des restrictions à l’usage des moyens de communication.