« Los Angeles semble si loin, on prend les choses une à une »Chloé Valentini, loin de penser à une revanche outre-Atlantique dans quatre ans, afin de laver l’affront d’avoir perdu en finale olympique à domicile, aura des choses à prendre en main avant d’aller marquer quelques buts aux Etats-Unis. A commencer par savourer et célébrer cette médaille d’argent, obtenue après une défaite en finale du tournoi olympique de handball ce samedi contre la Norvège (29-21). Car ce morceau de métal est superbe, d’autant qu’il est immensément difficile de défendre un titre de championne olympique, peut-être plus que de l’obtenir.
« Bien sûr que ça fait mal de perdre cette finale ici, à la maison, devant autant de gens. C’est dur, mais je pense qu’il y a des choses pires dans la vie.Valentini a relativisé, ravalant ses larmes, le regard au loin pour ne pas croiser les caméras. Nous vivons des choses magnifiques dans le sport, ces Jeux à Paris ont été exceptionnels et je veux en retenir le positif »Sa coéquipière et capitaine, Estelle Nze Minko, est du même avis : « Il reste cette magnifique médaille d’argent, récompense d’une excellente performance, elle sourit. Visiblement plus détendue que sa partenaire. Quand on a commencé cette compétition, on voulait tellement être sur le podium qu’on se serait inscrites pour n’importe quelle médaille. Alors bien sûr, une heure après avoir perdu une finale, il y a toujours de la déception, mais j’espère qu’on savourera cette médaille comme il se doit, elle est incroyable..
Les Norvégiens étaient plus forts, trop forts.
De plus, la médaille est rendue plus légère par la performance adverse. « Au début, on était bien dans le coup, on leur a mis la pression, mais très vite, ils ont joué leur jeu, à chaque fois qu’on essayait quelque chose de différent, ils trouvaient une solution »Estelle Nze Minko sourit d’un air jaunâtre. Olivier Krumbholz trouve des explications ailleurs : « Peut-être que certains joueurs étaient arrivés au bout de leurs efforts, nous nous sommes battus pour arriver en finale, peut-être tropa pensé à haute voix l’entraîneur des Bleus. Nous n’avons pas réussi à faire douter ces Norvégiens, ils jouent mieux au handball que nous en ce moment.”
Ils ont été tout simplement plus forts. Autre chose que les Bleus risquent de trouver forts, très forts, c’est l’accueil que leur ont réservé la capitale et le club de la France. Eux qui ont voyagé entre l’Arena Paris Sud et Villeneuve d’Ascq, n’ont pas tout à fait pris la température de ces Jeux. Seule celle de la France qui est passée en mode sport, devant laquelle a insisté « Je m’excuse de ne pas avoir gagné ce soir ».
L’ambiance des Jeux Olympiques « n’était peut-être pas aussi palpable que ce que nous découvrirons quand nous nous rapprocherons de Paris, quand nous reviendrons au club de France, au village olympique… a avoué Moon Minko. Mais on a senti l’excitation à travers les messages, les réseaux sociaux, les gens qui se sont rassemblés pour regarder les matchs. On est un peu loin et on a hâte de voir ce que ça donne à Paris.”. Elles seront bien accueillies. Car si les Françaises aiment leurs sportives qui gagnent, elles aiment aussi celles qui échouent près du but, après avoir tout donné, des victoires tranquilles contre l’Angola et le Brésil en phase de poules, à une prolongation irrespirable en demi-finale contre l’Espagne. Rendez-vous à Paris, mesdames.