Il y a déjà de la « fierté », a déclaré Nicolas Batum.On a su jouer face à face avec cette équipe. C’était vraiment impressionnant. (…) On est sur le podium, on a eu une médaille à domicile, on peut être fiers“, confie un capitaine qui a vécu sa dernière aventure avec cette équipe française (“Il est temps de quitter la place et de passer le flambeau aux jeunes qui arrivent. Je n’ai plus rien à donner”).On s’est battu jusqu’au bout. On ne l’a pas mérité. Mais ils ont une équipe vraiment exceptionnelle.a ajouté Mathias Lessort. Je suis fier de mes gars, fier de ce que nous avons accompli. Malgré l’adversité, nous n’avons jamais baissé les bras. Nous n’avons jamais cessé de croire en nous. Cette médaille a vraiment un goût incroyable.“.
Le concurrent est toujours blessé, mais l’être humain profite vraiment de ce moment
Si les Bleus rêvaient d’un autre métal, ils sont conscients du chemin parcouru et d’où ils viennent avant ce quart de finale contre le Canada qui a changé du tout au tout leur aventure.Nous étions si près de réaliser notre rêve, devenir champions olympiques à domicile.…complète Rudy Gobert. Mais malgré cela, quand on regarde notre parcours et les valeurs que nous avons montrées, en vivant cela devant notre public, ce sont des choses que nous ne vivrons plus jamais… Le compétiteur est toujours blessé, mais l’être humain apprécie vraiment ce moment.“.
Cette finale leur laisse toutefois un léger arrière-goût dans la bouche. Moins d’un an après avoir connu une terrible déception au Mondial (ndlr : élimination dès le deuxième match), ils ont joué au coude à coude avec LeBron James, Steph Curry et Kevin Durant. A trois minutes de la fin, ils étaient encore dans la nuque de ce dernier. Et ils n’ont fini par céder qu’à 20 secondes de la fin, après un 8e tir à trois points de l’inarrêtable Curry. De quoi faire dire à Vincent Collet qu’il y avait mieux à faire.Pour être honnête, je m’attendais à mieux aujourd’hui. Le match m’a montré que nous pouvions faire mieux. Mais il fallait faire le match parfait, nous ne l’avons pas fait.“, regrette le sélectionneur des Bleus, qui a beaucoup tourné pour maintenir une certaine intensité.
« Des bêtises que l’on paye en liquide » et… le spectacle de Curry
Au cœur de ces regrets, des « détails » évoqués par tous les joueurs français en zone mixte.Balles perdues“, un “adresse“Souffrant de loin en première mi-temps, “rebonds offensifs laissés de côté”, résume Nicolas Batum.Ce sont des choses stupides que vous payez en espèces contre cette équipe.“, ajoute le joueur des Clippers.”Je pense vraiment qu’on aurait pu les inquiéter encore plus. Mais c’est comme ça. On n’a pas saisi notre chance.“, a ajouté Collet, qui a pour sa part évoqué le “deux, trois ballons perdus” dans la deuxième période et des lancers francs manqués.
Dans le lot, il y avait aussi le facteur Curry. Déjà auteur d’une prestation de haut vol en demi-finale face à la Serbie (36 pts), le shooteur fou des Warriors est sorti de sa boîte au plus mauvais moment pour les Tricolores. Avec quatre de ses huit paniers à trois points de la soirée en deux minutes et 12 secondes dans le dernier quart-temps ! Un tueur sans pitié qui a réduit à zéro les derniers espoirs tricolores.Ces deux dernières minutes, il a été celui qu’il est…, soufflé Batoum. C’est toujours incroyable mais pas forcément surprenant, c’est le problème. Tu pouvais faire ce que tu voulais, il a fait des coups incroyables que lui seul peut faire“.
Il y a donc un sentiment ambivalent qui règne dans le cœur de cette équipe française après cette finale grandiose face à Team USA. Il y a cette impression d’être revenue de nulle part après leur début de compétition raté. Et ce sentiment qu’ils avaient peut-être mieux à faire ce samedi face à cette armada de stars US.C’est un match dont je me souviendrai longtemps. C’est pour cela que j’ai des regrets : j’ai rêvé qu’on puisse faire encore mieux, même si je suis très fier de ce que les joueurs ont accompli depuis le début de la préparation.”résume Collet, qui a évoqué la fin de son aventure dans Bleu (« Normalement, je termine »). Étrange final.