Maxime Valet, Brianna Vidé et leurs coéquipiers ont débuté leur marathon ce mardi 3 septembre au Grand Palais. Il ne s’agissait pas d’une course à pied, le lieu ne s’y prêtant guère, mais d’une série d’épreuves lors des compétitions paralympiques d’escrime en fauteuil roulant, qui se déroulent jusqu’au 7 septembre. En compétition dans les trois armes, Vidé sera sur les pistes tous les jours : elle a tiré au sabre mardi et doit enchaîner mercredi avec le fleuret, puis le lendemain les épreuves individuelles et par équipes, et enfin l’épée vendredi et samedi. L’épreuve de sabre par équipes ne fait pas partie des Jeux paralympiques.
Même programme pour ses coéquipières Clémence Delavoipière et Cécile Demaude, à l’exception de l’épreuve individuelle de fleuret pour cette dernière. Avec seulement trois femmes sélectionnées pour les Jeux – il n’y en avait aucune à Tokyo en 2021 –, la direction de l’équipe de France ne pouvait se permettre de les laisser au repos si elle voulait que les Françaises soient représentées dans toutes les épreuves au programme (trois escrimeuses sont nécessaires pour former une équipe).
Les hommes – Ludovic Lemoine, Yohan Peter, Damien Tokatlian et Valet – ne disputeront pas de « grand chelem » au Grand Palais, mais participeront également à plusieurs épreuves différentes. La capacité à jongler entre le sabre, le fleuret et l’épée est une particularité de l’escrime en fauteuil roulant, que l’on ne retrouve pas au plus haut niveau chez les athlètes valides. Aux Jeux olympiques, des athlètes comme Manon Apithy-Brunet (sabre) et Yannick Borel (épée) n’ont concouru qu’à leurs armes de prédilection, en individuel comme en équipe.
Sébastien Barrois, manager de la performance de l’escrime fauteuil française, aurait aimé avoir une ou deux invitations de plus aux Jeux de Paris. Cela tient notamment à la taille des équipes des autres nations, comme l’Ukraine avec neuf escrimeurs, l’Italie (10) et la Chine (12), autres compétiteurs forts de la discipline. Mais les deux classifications de la discipline – catégorie A (handicap affectant un membre inférieur) et B (handicap empêchant la mobilité du tronc) – ne permettent pas de constituer de grosses équipes.
« Différentes techniques »
Cette extrême polyvalence exigée des escrimeurs en fauteuil roulant n’est pas sans conséquences. “Cela demande deux fois plus d’entraînement, ce qui est très dur”, explique Valet, triple médaillé de bronze paralympique. “J’ai un club de fleuret et un club de sabre à Toulouse, donc ce n’est pas vraiment un problème pour moi de passer de l’un à l’autre, mais il faut connaître les ficelles de chacun.”
Tout le monde n’a pas la chance de bénéficier d’une telle proximité géographique. Vidé, par exemple, partage son entraînement entre son club de Muret (fleuret), en périphérie de Toulouse, et Bordeaux (sabre), ce qui oblige la jeune femme de 24 ans à faire de fréquents allers-retours – financés par des sponsors privés – entre les deux villes. « J’ai dû apprendre chaque arme. Les techniques sont différentes, explique-t-elle. J’ai commencé l’escrime à 8 ans avec le sabre avant de me lancer dans le fleuret 10 ans plus tard. J’ai pu complètement dissocier les deux techniques. »
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