Déterminer les causes d’une maladie est très utile pour mieux la prévenir et, surtout, la traiter plus efficacement. Sauf qu’établir un lien de cause à effet n’est pas toujours aisé, car une telle relation va bien au-delà d’une simple association statistique.
En bref, il y a causalité si la cause produit l’effet. Cela paraît évident, mais sa démonstration nécessite de nombreuses précautions pour éviter de fausses relations causales. Une façon de s’en prémunir est de mieux comprendre les critères établis pour étayer ce lien de cause à effet.
Le temporalité est une condition inévitable, car la cause doit précéder l’effet, bien entendu. Ainsi, pour prouver que fumer provoque le cancer du poumon, il fallait que l’exposition à la fumée de cigarette ait lieu avant l’apparition du cancer, ce qui est bien entendu le cas.
Le force de l’association est un autre facteur clé. Plus le lien entre une cause et la maladie est fort, plus le lien de cause à effet est probable. Imaginez : les fumeurs réguliers ont 20 à 30 fois plus de risques que les non-fumeurs d’être un jour touchés par un cancer du poumon, rien que ça !
Le principe dose-réponse appuie la notion précédente : plus une personne est exposée à une cause réelle, plus elle a de chances d’être atteinte de la maladie. Par exemple, plus une personne consomme de grandes quantités d’alcool sur de longues périodes, plus elle risque de souffrir d’une cirrhose du foie.
Le cohérence est un autre aspect important. Si des études menées dans des contextes différents par plusieurs équipes de recherche indépendantes obtiennent les mêmes résultats, cela renforce l’idée que le lien de cause à effet proposé n’est pas uniquement dû au hasard. De nombreuses études à travers le monde ont ainsi montré une relation claire entre l’exposition à l’amiante et le mésothéliome, un cancer rare, dans une multitude de circonstances.
Le spécificité désigne une situation où la cause donnée conduit à un effet spécifique, voire unique. Ce critère est moins souvent rencontré dans les maladies complexes, où plusieurs facteurs peuvent être en jeu, mais il reste pertinent. Par exemple, la relation entre la bactérie Mycobacterium tuberculosis et la tuberculose est spécifique, car la bactérie est la cause directe de la maladie et sans cette bactérie il est impossible d’en être affecté.
Ce qu’on appelle le plausibilité biologique joue également un rôle important lorsqu’il s’agit de suggérer un effet causal. Le terme signifie simplement que le lien observé est cohérent avec les connaissances biologiques et médicales existantes. C’est ce que l’on constate à propos de l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil, qui provoque des dommages à l’ADN des cellules de la peau, entraînant des mutations génétiques. Or, de telles mutations sont un mécanisme courant d’apparition de cancers.
Le cohérence L’existence d’un lien de causalité avec d’autres connaissances médicales est également corroborée. Si un lien de causalité est cohérent avec ce que nous savons des mécanismes déjà démontrés, il renforce sa crédibilité. La relation entre un régime alimentaire riche en sel et l’hypertension artérielle est donc cohérente avec notre compréhension des processus physiologiques de la pression artérielle, une affirmation appuyée par une multitude de données épidémiologiques, d’essais cliniques et d’études animales.
LE analogies Les résultats de cette étude soutiennent également l’idée de causalité. Si l’on sait qu’un phénomène provoque un effet, il est plausible que cet effet soit déclenché par une variété de causes similaires. Par exemple, l’hyperglycémie due au diabète et l’hypertension artérielle provoquent toutes deux des dommages aux artères par le stress oxydatif et l’inflammation, et sont également des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.
Enfin, si leexpérimentation Bien que l’étude reste un moyen puissant de démontrer la causalité, ce type d’étude reste difficile à mener, car on ne peut pas, éthiquement, déclencher sciemment une maladie ! Un exemple classique est l’expérience de Barry Marshall et Robin Warren, qui ont postulé que les bactéries responsables des ulcères gastriques étaient Hélicobacter pylori plutôt que du stress. Pour étayer leur hypothèse, Marshall a ingéré la bactérie, ce qui a déclenché une inflammation, puis s’est soigné avec des antibiotiques. Cette découverte remarquable leur a valu le prix Nobel de médecine en 2005.
Comme vous pouvez le constater, bien qu’il soit difficile d’être absolument certain qu’un lien de cause à effet existe, plus il y a de facteurs présents, plus la probabilité est grande. Ainsi, lorsque vous lisez que « ceci » cause « cela », vérifiez si les critères énumérés sont réunis. au moins mentionné — vous pourriez avoir des surprises.