Un grand ami de François Mitterrand s’en est allé. Ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre, Louis Mermaz est décédé à son domicile en région parisienne, à l’âge de 92 ans, a annoncé le président du conseil départemental local, François Durovray, sur le réseau social X. “Louis Mermaz, ancien ministre, président de l’Assemblée nationale et figure éminente de la vie politique, nous a quittés à son domicile de l’Essonne. Son engagement au service de notre pays a marqué son histoire”, a déclaré M. Durovray. Le chef de file des socialistes Olivier Faure a rendu hommage à un “esprit vif” [who] « nous a accompagné dans tous nos combats, jusqu’à ces derniers jours, lors de la campagne des élections législatives. »
De tous les compagnons de Mitterrand, il fut le plus fidèle des fidèles, le servant jusqu’au bout, au point de refuser tout examen critique de ses deux mandats.
Né à Paris le 20 août 1931, Louis Mermaz ne connaîtra ses origines que trop tard. Il révèle cette vérité dans ses mémoires, Je dois te dire (« Il faut que je vous dise »). Son père, Louis de Chappedelaine, fut ministre de la Troisième République. Il ne porta pourtant jamais ce nom de famille, car son père, déjà marié, n’épousa pas sa mère. A l’école, ce « bon petit chrétien », admirateur de Napoléon, rêvait de devenir député. A 14 ans, il décroche une chronique hebdomadaire dans le Le réveil normandoù il publiera plus tard, en tant que militant de la décolonisation, des enquêtes sur Alger.
Mermaz prépare sa licence d’histoire à la Sorbonne. Professeur d’histoire, passionné par Madame de Maintenon et la dynastie des Hohenzollern (sujet de deux livres), il enseigne pendant 15 ans, d’abord au Mans, puis à Sceaux et enfin à l’université de Clermont-Ferrand. Issu d’une famille petite-bourgeoise, il épouse Annie Bernard d’Arbigny « en jaquette, un haut-de-forme gris à la main », en l’église Saint-François-Xavier à Paris.
Étiquette socialiste hardcore
Au printemps 1954, il croise la route de François Mitterrand. Cette rencontre va changer le cours de sa vie. « J’ai senti, écrit-il, qu’il ne devait pas être facile de parler avec lui, entouré comme il l’était d’une petite foule de fidèles, au milieu desquels il évoluait sans s’engager. » Dès lors, son destin va être lié à celui de son grand homme. Il le rejoint en 1956, dans un petit parti centriste, l’Union démocratique et socialiste de la résistance (UDSR). Il se présente sous cette étiquette aux élections législatives dans l’Orne, mais échoue à trois reprises, en 1956, 1958 et 1962.
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