Cinq personnes sont hospitalisées en réanimation à Tours ce mercredi 11 septembre pour une suspicion de botulisme. La mère d’un des patients a confié à TF1 être “en colère” contre le producteur de pesto soupçonné d’être à l’origine de la contamination.
“Il y a de la colère”, s’est exprimée mardi 10 septembre sur TF1 la mère d’une des cinq personnes hospitalisées en réanimation à Tours pour suspicion de botulisme.
“Elle est sous perfusion, intubée, donc elle est sous sédatifs pour l’aider à supporter l’intubation et dès qu’on lui parle, elle essaie vraiment de faire de grands gestes pour s’exprimer”, a expliqué Maria Loi à TF1.
Lors d’une conférence de presse au CHRU de Tours, le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, a indiqué mardi que les patients, tous majeurs, “sont actuellement en réanimation, conscients, intubés, ventilés” au CHRU de Tours.
Un pesto suspect
“Sur la base d’indices concordants”, les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme liés à l’ingestion d'”un produit appelé Ô p’tits Oignons, qui est un pesto d’ail des ours, produit en Touraine”, selon le préfet.
Ce produit artisanal est « fortement suspecté d’être à l’origine de cette contamination », qui peut être mortelle, a-t-il souligné. La priorité est désormais de « valider scientifiquement l’hypothèse du botulisme pour ensuite leur apporter le meilleur traitement possible » ainsi que de faire « de la prévention pour éviter que d’autres personnes ne consomment le produit suspecté ».
“Il faudra du temps avant de pouvoir parler d’amélioration chez les patients”, a déclaré mercredi sur BFMTV le professeur Pierre-François Dequin, du service de réanimation du CHU de Tours.
Au total, “nous recherchons 600 bocaux” dans toute la France, a estimé le préfet. Ils ont été vendus sur quatre foires entre fin mars et début septembre en Indre-et-Loire. “La période d’incubation de cette toxine est comprise entre 4 heures et 8 jours”, a-t-il rappelé, voulant “rassurer les personnes qui ont consommé ce produit il y a plusieurs semaines” et appelant ceux qui ont acheté les conserves à “les jeter, les détruire”.
Le producteur “désolé”
Sur sa page Facebook, le producteur des conserves en question s’est dit « sincèrement désolé » de la situation et a exprimé « toute sa compassion » envers les personnes hospitalisées.
Maria Loi, inquiète pour la santé de sa fille, est “en colère”. “Il y a déjà de la colère envers l’artisan qui a fabriqué les pots. S’il n’était pas en règle en termes d’hygiène, en termes de stérilisation, oui, c’est de la colère”, a-t-elle déclaré à TF1.
Le botulisme est une affection neurologique rare et grave, mortelle dans 5 à 10 % des cas, provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie qui se développe notamment dans les aliments mal conservés en raison d’une stérilisation insuffisante.
Une enquête préliminaire, confiée à la direction interdépartementale de la police nationale et à la DDPP, retient “pour l’instant” le délit de “blessures involontaires par personne morale suivies d’une incapacité supérieure à trois mois”, a indiqué à l’AFP la procureure de Tours, Catherine Sorita-Minard. Aucune garde à vue n’a été effectuée, précise-t-elle, ajoutant que “les analyses se poursuivent” en vue de confirmer ou d’infirmer les soupçons de botulisme.