Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00
Les dernières nouvelles ne sont pas roses en ce qui concerne les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec. Selon un rapport récemment publié par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui couvre les années 2022 et 2023, la gonorrhée, la syphilis et les infections à Chlamydia sont en hausse, et le nombre de nouveaux cas d’hépatite B et C et d’infection par le VIH est également en hausse.
Que se passe-t-il ? Tout d’abord, comme pour d’autres infections, la circulation des IST a été entravée par la pandémie ; nous constatons donc un certain rattrapage. Par exemple, le nombre de nouveaux cas d’infection par Chlamydia et la gonorrhée augmentent chaque année au Québec depuis plus de 20 ans… sauf entre 2019 et 2021. La reprise amorcée en 2022 risque de se confirmer en 2023, selon l’INSPQ. Autre élément à noter : l’augmentation du nombre de cas déclarés pour ces infections est en partie due au fait que de plus en plus de personnes se font tester, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
La syphilis, en revanche, progresse de façon plus inquiétante, car elle touche beaucoup plus souvent les femmes qu’auparavant : entre 2009 et 2022, le taux d’incidence (soit le nombre de nouveaux cas en proportion de la population) a décuplé, passant de 0,4 à 4,6 pour 100 000 femmes. Cela signifie que la syphilis congénitale — une maladie grave transmise de la mère à son bébé — est également en hausse, une tendance observée ailleurs au Canada et dans d’autres pays.
Pour le VIH et l’hépatite B, un autre facteur explique en partie l’augmentation du nombre de cas. Ces maladies touchent plus souvent les personnes récemment immigrées, qui ont contracté l’infection dans leur pays d’origine. Or, selon l’Institut de la statistique du Québec, 2022 est l’année où le taux de croissance migratoire internationale le plus élevé a été observé au Québec. On ne parle donc pas d’une épidémie galopante pour l’ensemble de la population, d’autant plus qu’il existe d’excellents moyens de prévention (vaccins contre l’hépatite B) et de traitements (contre le VIH), qui limitent considérablement les risques de transmission.
La bonne nouvelle
S’entraîner pour lutter contre la maladie d’Alzheimer ?
Un programme d’entraînement cognitif de courte durée pourrait faire une grande différence chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Montréal. L’équipe a recruté 145 personnes âgées atteintes de troubles cognitifs légers pouvant mener à la démence.
Un tiers d’entre eux ont suivi pendant deux mois le programme MEMO+, qui consistait en deux heures d’entraînement cognitif par semaine, où ils ont appris et pratiqué différentes stratégies de mémoire et de concentration. Le deuxième tiers a simplement reçu un soutien psychosocial, sans entraînement cognitif. Enfin, le dernier groupe n’a reçu aucune intervention. Résultat : cinq ans plus tard, les personnes ayant suivi l’entraînement ont obtenu de bien meilleurs résultats à un test cognitif que celles des deux autres groupes, même si la mémoire de tous les participants avait décliné. Les chercheurs n’ont cependant pas noté de différences entre les groupes dans la façon dont les personnes percevaient l’effet de leurs troubles cognitifs sur leurs activités quotidiennes. Reste à voir si ces résultats seront confirmés dans un groupe plus large. Néanmoins, la piste est prometteuse…
Les données
36
C’est le nombre de virus jusqu’alors inconnus identifiés dans des fermes à fourrure en Chine, à la suite d’une vaste étude impliquant des chercheurs chinois, européens, australiens et américains. Les scientifiques ont eu accès à 461 animaux morts de maladies dans ces fermes de différentes espèces, dont des visons, des renards, des cochons d’Inde et des chiens viverrins. Puis, en utilisant des techniques métagénomiques qui permettent de décoder tout le contenu génétique présent en même temps, ils ont pu trouver les virus qui avaient infecté chaque animal. Ils en ont identifié 125 différents, dont 36 nouveaux et 39 considérés comme présentant un risque élevé de transmission d’une espèce animale à une autre, une caractéristique qui suggère qu’ils pourraient éventuellement passer à l’homme. On savait déjà que les fermes à fourrure en Chine représentaient une menace pour la santé des animaux. Le risque est élevé, mais les choses commencent à se préciser. La caractérisation des virus qui y sont retrouvés pourrait favoriser une meilleure surveillance de la part des autorités et des scientifiques.
Si vous avez aimé cet article, pourquoi ne pas vous inscrire à notre newsletter santé ? Chaque mardi, vous serez le premier à lire les explications toujours claires, détaillées et rigoureuses de notre équipe de journalistes et professionnels de la santé. Il vous suffit de saisir votre adresse mail ci-dessous. 👇