Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse est en constante augmentation depuis 30 ans, indique la DREES dans un rapport publié mercredi 25 septembre. En 2023, près de 17 femmes sur 1 000 en France ont eu recours à une IVG.
Une légère hausse de 3,6%. 243.623 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France en 2023, a annoncé la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) ce mercredi 25 septembre. Soit 8.600 de plus qu’en 2022. Un chiffre record depuis 1990, mais qui n’est pas “alarmant”, explique à BFMTV Sarah Durocher, présidente du Planning familial.
“Pour nous, il n’y a rien d’alarmant”, assure-t-elle. “Ce n’est pas une augmentation extraordinaire. On est sur une tendance à la hausse des IVG depuis 30 ans, une tendance assez légère”, assure également à BFMTV Annick Vilain, auteure du rapport de la DREES.
La présidente de l’Association du planning familial pointe cependant les raisons potentielles de ces nombreux IVG. « On peut s’interroger sur les questions de contraception, d’accès à la santé sexuelle, d’accès à l’information et à l’éducation sexuelle. »
« Il faut aussi voir cela comme un progrès »
Depuis 2001, la loi rend l’éducation sexuelle obligatoire, à raison d’au moins trois séances par an dans les écoles primaires, secondaires et lycées. Mais “cette obligation n’est pas respectée”, regrettait le Cese début septembre.
Selon les données de la DREES, 5,6 % des IVG pratiquées en 2023 concernent des femmes âgées de 15 à 17 ans. Ce taux s’élève à 14,6 % dans les DOM-TOM, et à 21,9 % en Guyane.
Concernant le nombre d’IVG, “il y a eu des efforts pour permettre par exemple des IVG sous anesthésie locale dans les centres de santé”, a souligné sur BFMTV la gynécologue Marie Msika-Razon. “Il a aussi été rendu possible jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée dans les cabinets de ville”.
« Il faut aussi voir cela comme un progrès : les femmes, quand elles en ont besoin, peuvent accéder à l’avortement », explique-t-elle.
“Entre 2022 et 2023, les taux de recours augmentent pour toutes les tranches d’âge chez les femmes adultes, avec une augmentation plus marquée pour les 20-34 ans, où les IVG restent les plus fréquentes”, constate la DREES.
Selon les données de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, la méthode médicale représente 79% de l’ensemble des IVG.
Près de 3 200 professionnels de santé ont pratiqué au moins un avortement dans un cabinet de la ville au cours de l’année. Au total, 16,8 femmes sur 1 000 ont eu recours à l’IVG cette année.
“Dans les établissements de santé, trois IVG sur quatre ont lieu entre 5 et 9 semaines d’aménorrhée”, précise également la DREES. Les IVG dites tardives, réalisées à partir de 12 semaines d’aménorrhée, représentent 9,5 % de l’ensemble des IVG hospitalières.