
Laurent Wauquiez n’a pas osé comparer avec François Fillon, premier ministre “à la tête d’un Etat en faillite”en 2007, mais l’idée était là lorsque le président du groupe Droit républicain (DR) à l’Assemblée nationale a jugé que “Michel Barnier avait hérité d’une situation financière catastrophique”. Alors que le Premier ministre, membre du parti Les Républicains (LR), annonçait, mercredi 2 octobre, 40 milliards d’euros d’économies en 2025, Laurent Wauquiez a présenté un plan de 50 milliards d’euros d’économies, afin de « mettre fin au désordre budgétaire ». Allant plus loin que le gouvernement, le groupe DR souhaite redistribuer 10 milliards à « La France ouvrière et les classes moyennes ».
M. Wauquiez en a profité pour régler ses comptes avec la Macronie désormais associée à LR au sein de la coalition gouvernementale. « Ce qui a été fait depuis trois ans et la sortie du Covid-19 est irresponsable »il accuse. Une pierre dans le jardin de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, suivie d’une autre dans celui de Gabriel Attal, ancien Premier ministre et patron du groupe Ensemble pour la République (EPR) : « Certains tracent des lignes rouges sur les augmentations d’impôts, mais restent extrêmement silencieux sur l’épargne. »
En juillet, dans leur « pacte législatif d’urgence », les parlementaires LR avaient également souligné en rouge leur refus d’augmenter les impôts. Mais face à la volonté de Michel Barnier d’impliquer les grandes entreprises et les plus riches, la flexibilité s’impose. “Nous comprenons qu’il pourrait y avoir, temporairement et de manière limitée, des augmentations d’impôtsestime M. Wauquiez. Mais nous souhaitons aller le plus loin possible pour limiter au maximum cette augmentation. »
Dans le plan proposé, la droite opte pour le classique, mais s’appuie sur des rapports parlementaires, de la Cour des comptes ou des analyses de l’Organisation de coopération et de développement économiques pour étayer ses propositions. Sa stratégie s’articule autour de trois axes principaux : la réduction des charges administratives (économies de 13,5 milliards d’euros), la résolution du problème de “assistanat” (11,5 milliards) et réduire certaines dépenses liées à l’immigration (7 milliards). Pour atteindre 50 milliards d’euros, le groupe DR préconise une « année blanche », en 2025, pour les dépenses publiques, mais sans affecter les ministères (défense, justice, intérieur) – une économie estimée à 18 milliards.
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