Depuis 2017, Vincent Nicoletis loue son espace de stationnement sur le Plateau-Mont-Royal, à Montréal, où tenter d’en trouver un pourrait épuiser la patience d’un moine. Ce père de famille d’une quarantaine d’années affiche son offre de stationnement – qu’il loue sur une base annuelle – entre autres endroits à l’entrée d’un immeuble à condos près de chez lui. Il gagne un revenu annuel moyen de 1 200 $. Pas mal pour un emplacement qui autrement resterait vacant !
Vincent fait partie des milliers de Québécois qui ont choisi d’utiliser l’impatience – le désespoir ? — des automobilistes qui perdent beaucoup de temps à chercher une place pour se garer, notamment dans les quartiers urbains densément peuplés.
Pas de tours à condos dans le quartier ? Tournez-vous vers Marketplace, le site de petites annonces de Facebook, ou encore vers des applications comme clicknpark, l’Airbnb du stationnement, créé à Montréal en 2020. Au moment d’écrire ces lignes, clicknpark se targue de mettre à la disposition des automobilistes plus de 4 000 places de stationnement au Québec, dont 3 400 à Montréal seulement.
Revenu variable
Bien évidemment, cette activité répond à la loi de l’offre et de la demande. Les prix des locations varient donc fortement d’une ville à l’autre. Sur clicknpark, le revenu annuel peut atteindre 2 000 $ pour le stationnement dans la métropole, soit environ 166 $ par mois, illustre Carl Grenier, cofondateur et président de l’entreprise. Mais clicknpark n’est pas encore présent dans toutes les villes du Québec.
À Trois-Rivières et à Sherbrooke, les offres sur Marketplace se comptent sur les doigts d’une main. Et dans ces deux villes, les prix de location étaient nettement inférieurs à ceux de Montréal : de 35 $ à 95 $ par mois. Ailleurs au Québec, l’offre est faible. À Rouyn-Noranda, par exemple, une seule place de stationnement était offerte sur Marketplace, à 60 $. À Gaspé? Aucune publicité en ligne.
Cela dit, d’autres variables influencent les prix. Le stationnement est-il à l’intérieur ou à l’extérieur ? La location est-elle pour trois jours, un mois, plus longue ? Le site peut-il accueillir une MINI Cooper ou est-il suffisamment grand pour accueillir un Hummer ?
Le stationnement près de l’Université du Québec à Montréal coûte environ 120 $ à l’extérieur, comparativement à 250 $, voire 350 $ à l’intérieur, car il protège la voiture des intempéries et est plus sécuritaire. Vous pouvez également louer un emplacement d’hivernage pour véhicules récréatifs, par exemple. Dans ce cas, le véhicule reste immobilisé pendant toute la saison. Ce type d’offre peut être plus adapté en dehors des villes, où il y a souvent plus d’espace. Alors, si vous possédez un terrain, pensez-y, un voisin devra peut-être en occuper une partie.
Une application pour avoir l’esprit tranquille
Si devenir gestionnaire de parking ne vous tente pas, clicknpark vous permettra de générer des revenus en toute sérénité. Désormais seule dans son domaine d’activité au Québec, cette application gère chaque aspect de la location… sauf le déneigement. L’application propose même un calculateur pour estimer les revenus que vous pourriez tirer de votre place de parking.
Lors de votre inscription — gratuite — sur la plateforme, vous devrez créer une annonce comprenant une photo du lieu, ses dimensions et les informations pour y accéder. Une fois votre annonce diffusée, les 300 000 utilisateurs d’applications mobiles pourront la voir.
Les réservations sont possibles à l’heure, à la demi-journée, à la journée, à la semaine ou au mois. Un tarif adapté à chacune de ces durées vous sera proposé par clicknpark. « Les algorithmes regardent le prix du stationnement public aux alentours et estiment le tarif idéal pour votre place », explique Carl Grenier. Vous avez cependant la liberté de déterminer vous-même le prix si vous le souhaitez, pour être plus compétitif ou tenter de gagner plus d’argent.
Si l’inscription sur clicknpark est gratuite, les services proposés ne le sont pas. La plateforme retient 30% de frais de service sur le montant collecté, ce qui n’est pas négligeable. C’est en quelque sorte le prix à payer pour votre tranquillité d’esprit. Vous recevez une notification pour chaque réservation et n’aurez aucun contact avec le client. « Nous nous occuperons de votre mal de tête », dit Carl Grenier en riant.
S’il y a un problème avec un locataire — s’il se gare en dehors des heures de réservation par exemple — clicknpark se chargera d’y donner suite. Même chose si vous n’avez pas bien dégagé votre emplacement, le locataire passera par clicknpark pour le signaler. Enfin, chaque mois, les revenus générés par la location de votre place de parking seront automatiquement versés sur votre compte bancaire.
Options gratuites
Êtes-vous rebuté par les frais de service de 30 % ? D’autres solutions existent. Les sites Facebook Marketplace, Kijiji, Craigslist et Nextdoor permettent de publier des offres de stationnement gratuites à louer. Il ne vous reste plus qu’à créer votre annonce. Kijiji recommande d’utiliser des mots clés précis susceptibles d’être recherchés par les locataires potentiels : le nom du quartier, le type de véhicule que l’emplacement peut accueillir, si l’emplacement est sécuritaire, etc.
Début septembre, sur Kijiji, 355 annonces de location de stationnement étaient affichées au Québec, une offre inférieure à celle de clicknpark. En choisissant d’annoncer votre stationnement sur un site gratuit, vous n’aurez aucune assistance en cas de problème avec un client.
A noter que ces sites sont mieux adaptés à la location longue durée si vous souhaitez garantir un revenu, car le temps de réponse par message ne permet pas une gestion réactive à l’heure ou à la journée. La coordination avec les locataires doit également être prise en compte. Selon Vincent Nicoletis, qui loue son espace de stationnement au Plateau-Mont-Royal, c’est l’un des points négatifs de cette pratique : la gestion peut être compliquée et prendre du temps. « Parfois, les gens ne paient pas ou paient en retard et je dois faire un suivi auprès d’eux. Il y en a aussi qui partent du jour au lendemain, sans prévenir», raconte le propriétaire.
Enfin, quelle que soit la plateforme que vous choisissez, vérifiez auprès de votre ville, de votre quartier ou, le cas échéant, de votre syndicat de copropriété, que vous êtes autorisé à louer votre parking. Certains quartiers de la Ville de Montréal l’interdisent. Des contrôles d’utilisation sont donc indispensables avant de vous lancer !
Avez-vous aimé ce texte ? Recevez tous les samedis nos conseils pour gagner de l’argent et économiser en vous inscrivant à la newsletter Dollars et centimes. Entrez simplement votre adresse e-mail ci-dessous. 👇
