Ce texte rassemble les capsules contenues dans notre newsletter politique, publiée le jeudi à 17h00. Vous y trouverez un regard en quatre points sur les événements politiques de la semaine.
Au-delà des chiffres sur les intentions de vote ou l’insatisfaction envers son gouvernement, François Legault n’a pas pu apprécier les données secondaires du sondage réalisé par Léger pour le média Quebecor cette semaine.
D’une part, son souhait que l’immigration soit « l’enjeu des urnes » lors des prochaines élections fédérales, ou ce qui devrait déterminer le vote de chacun, ne semble pas être partagé par la population. Toutefois, à la question « quels sujets seront les plus déterminants dans votre choix de vote », les personnes interrogées placent loin en tête « la lutte contre l’inflation / le coût de la vie » (51 %). Vient ensuite le financement du réseau de santé (34%). La « gestion de l’immigration » arrive en troisième position, avec 30 %.
Une autre partie de l’enquête, dévoilée jeudi, met en lumière le niveau de scepticisme de la population à l’égard de certains grands projets promus par le gouvernement… mais pour lesquels il y a souvent eu des polémiques, des hésitations, des revirements, ou tout cela.
Pour le prolongement du métro à Montréal (il est en cours, et 74 % des gens pensent que le projet « arrivera un jour ») et le tramway à Québec (51 % y croient), ça va toujours bien. Mais lorsqu’il s’agit du projet d’usine de fabrication de cellules de batterie Northvolt, 63 % des personnes interrogées n’y croient pas. Même résultat pour la « toiture durable du Stade olympique », malgré l’annonce faite par Québec en février et les 870 millions budgétisés. C’est pire pour le projet du troisième lien : 71 % des répondants ne pensent pas pouvoir un jour traverser le fleuve sur un gigapont censé assurer la « sécurité économique » de l’Est du Québec. Nous verrons dans quelle mesure le gouvernement donnera tort à ceux qui doutent. Mais disons que le niveau de confiance est comme le soutien au parti : faible.
Le numéro
30%
Qui est le mieux placé pour gérer la question des changements climatiques et la croissance de l’économie verte au Canada ? Justin Trudeau ou Pierre Poilievre ? Les répondants à un sondage Abacus publié ces derniers jours estiment que le chef conservateur et son parti, bien que peu connus pour leur défense passionnée de la question environnementale, constituent la meilleure option (30 %), devant le Premier ministre et le Parti libéral (17 %). %). Jagmeet Singh et le NPD suivent avec 13 %. Le sondage souligne également que si 79 % des Canadiens croient que Pierre Poilievre « devrait » prendre la question climatique au sérieux, à peine 34 % pensent qu’il le fera. Bref, ces résultats révèlent surtout le niveau de lassitude d’une partie de la population à l’égard du chef libéral.
Le baromêtre
👍 Soulèvement
Pour tous les discours désespérés sur l’état et l’avenir du français à Montréal – que la situation soit attribuée à la pression de l’immigration temporaire, aux algorithmes des plateformes numériques, au désintérêt des jeunes, au marché du travail, au « Bonjour » –Salut “, au capitaine du Canadien ou pour toute autre raison – il était intéressant d’entendre mercredi la présidente du comité francophone de la ville, Louise Harel, dire qu’il faut “bousculer cette idée que tout va mal”. rapport final et ses huit recommandations (dont celle de créer un Office de la langue française et de la Francophonie), l’ancienne ministre péquiste a reconnu qu’il y a un « virage important » à opérer. Mais ce « changement de direction » est possible, estime-t-elle. . « En effet, le sentiment [que tout va mal] est la plus répandue. Mais je ne vois pas où cela nous mènerait, ce genre de démission», a-t-elle expliqué. Même si la lucidité est de mise en la matière, les paroles empreintes d’un peu d’optimisme ne font pas mal aux oreilles.
👎 En déclin
Le débat sur la pertinence d’imposer des sanctions administratives aux conducteurs ayant un taux d’alcoolémie de 0,05 (soit 50 mg d’alcool pour 100 ml de sang) a refait surface cette semaine suite à la publication d’une enquête sur Devoir. Sur le plan scientifique, rien de nouveau, sauf que la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) joint sa voix à celle de nombreux groupes et experts qui préconisent qu’une limite de 0,05 (plutôt que 0,05)08 prévue au Code criminel Code) permettrait de sauver des vies et des accidents. Le Québec est la seule province canadienne à ne pas sévir en dessous du « point zéro huit ». Sur le plan politique, rien de nouveau non plus. Le gouvernement refuse la proposition, avec les mêmes arguments que ceux entendus lors de l’étude d’un projet de loi sur la sécurité routière en février : il y a déjà de bonnes mesures en place, affirme-t-on (sans faire mention de la pression des restaurateurs, notamment en région, qui craignent que la mesure leur fasse perdre des ventes). Mais on aura noté la désinvolture avec laquelle la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, s’est pratiquement vantée de ne pas avoir lu l’avis des experts de la SAAQ, sous prétexte que ce n’était pas sa « fougère » – une manière de dire qu’il était pas intéressé, au même titre que François Legault a déclaré la semaine dernière qu’il n’était pas intéressé par la légalité d’une solution qu’il proposait pour les demandeurs d’asile. Dans les deux cas, l’ensemble donne l’image d’un gouvernement peu soucieux de défendre ses propres choix.