Le « poulailler » de l’Assemblée nationale, ce que M. Mailhot décrit comme « cet espace restreint réservé aux députés indépendants ». […] [à qui on réserve le triste sort] être relégué aux oubliettes » comptait parmi ses membres ceux exclus des partis politiques pour différentes raisons, mais aussi ceux qui ont démissionné. Parmi eux, les anciennes députées du Parti québécois, Catherine Fournier, aujourd’hui mairesse de Longueuil et Martine Vachon, aujourd’hui chef d’un parti politique.
Lorsqu’on devient, par choix ou non, député indépendant, deux options s’offrent à nous : siéger passivement ou au contraire profiter de tout notre temps de parole pour défendre les intérêts des gens que nous représentons. Le deuxième choix est celui que j’ai opté. Bien sûr, cela comporte son lot de complexités puisque nous n’avons plus la chance de compter sur une équipe, sur des chercheurs, sur des conseillers politiques, sur le contenu fourni par notre parti politique ou sur ses ressources. Il ne nous reste que notre petite équipe de circonscription, qui a déjà une liste de tâches bien remplie. Cependant, être député indépendant m’a permis d’obtenir la liberté de défendre les citoyens de Vaudreuil à chaque fois que je me lève à l’Assemblée nationale. Depuis que je suis devenu indépendant, je me suis levé 26 fois pour défendre les enjeux de ma circonscription. C’est 12 fois plus qu’au cours des quatre dernières années où je siégeais dans un parti politique à l’Assemblée nationale. Avant d’être indépendant, j’ai aussi dû défendre les dossiers dont j’étais responsable au sein de mon caucus. Lorsque j’en ai eu la permission, je me suis levé et j’ai parlé de la décision de mon caucus. J’ai maintenant la chance de déposer des motions, de poser des questions et de participer à tous les comités parlementaires. Désormais, je peux me concentrer sur la priorisation des questions qui affectent mes citoyens et leurs préoccupations.
Même si mon seul objectif est de représenter mes électeurs, il n’en demeure pas moins que le statut d’indépendance prévu par les règles de l’Assemblée nationale m’impose une responsabilité supplémentaire, soit celle de me positionner sur de nombreux dossiers, tâche qui est centralisée dans le pouvoir du whip. poste lorsqu’on fait partie d’une famille parlementaire. Par conséquent, je dois donner mon consentement à toutes les motions présentées quotidiennement par les différents groupes parlementaires, je dois consentir aux nominations gouvernementales et je dois consentir à certaines étapes du processus de sanction des projets de loi.
Je voudrais donc simplement faire remarquer à M. Mailhot que mon action à l’Assemblée nationale pour les citoyens de Vaudreuil est beaucoup plus significative que celle de plusieurs simples députés de la CAQ, qui n’ont jamais l’autorisation de prendre la parole. Je l’invite donc à faire preuve de prudence, de respect envers les parlementaires et de moins de partisanerie dans ses futures chroniques. Les partis politiques sont certes très importants dans notre système démocratique, mais je peux l’assurer que les citoyens de Vaudreuil ne sont pas en reste depuis que j’ai pris place aux côtés de la CAQ devenue indépendante.